Les deux confinements et le couvre-feu ont attisé les tensions intrafamiliales. Les séparations et les plaintes pour violences ont explosé. De nombreux jeunes homosexuels expulsés par leur famille se sont retrouvés du jour au lendemain à la rue. A Nice, ils sont aidés par la fondation Le Refuge, qui dispose de quatre appartements (dont les adresses sont tenues secrètes) pour les héberger.
«Depuis le début de l’épidémie de Covid-19, nos neuf places d’hébergement sont occupées en permanence», explique Rémy Rego, délégué pour la Région Sud du Refuge. «Durant les deux confinements, nous avons dû placer certains jeunes dans des chambres d’hôtel», précise-t-il.
Le nombre de jeunes gays ou trans qui appellent quotidiennement la ligne nationale d’urgence ne cesse d’augmenter. «Avec le couvre-feu, les jeunes sont coincés dans leurs familles, justifie Rémy Rego. Lorsque leurs parents sont homophobes ou transphobes, ils sont victimes de violences et quittent le foyer familial.»
Des situations d'urgence
Les membres de la fondation sont souvent confrontés à des situations particulièrement délicates. «Dimanche, un jeune nous a appelé car il voulait mettre fin à ses jours, confie Rémy Rego. Il était sans revenus, contraint de vivre chez une personne qui l’hébergeait en échange de faveurs sexuelles. Nous avons pu lui trouver une chambre d’hôtel.»
La crise économique entraînée par la pandémie a compliqué le chemin vers l’autonomie de nombreux jeunes gens suivis par Le Refuge. «Un de nos bénéficiaires avait trouvé un emploi en CDI dans un hôtel ainsi qu’un appartement, mais tout est tombé à l’eau», raconte Rémy Rego.