Un incendie a eu lieu ce mercredi 20 janvier, au centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot, situé en Seine-et-Marne, à quelques kilomètres à peine de l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle. Un geste volontaire déclenché par des détenus, qui ont ensuite été placés en garde à vue, selon l'association de soutien aux migrants La Cimade.
Une soixantaine de détenus auraient volontairement incendié deux des bâtiments que compte le plus grand centre de rétention administrative de France, connu pour sa surpopulation et son insalubrité. Ensemble, ils dénoncent notamment l'obligation de se soumettre à un test PCR, selon La Cimade, qui explique que «leur expulsion est conditionnée par la présentation d'un test négatif récent».
Aucun blessé ne serait à déplorer, selon l'association mililtante, qui avait assuré que les pompiers étaient rapidement intervenus sur place. En début d'après-midi, La Cimade a assuré que le feu était «éteint», et que la plupart des détenus avaient été transférés dans les bâtiments qui n'avaient pas été touchés par les flammes, alors que d'autres – accusés d'être à l'origine de l'incendie – avaient été placés en garde à vue.
Cercle rouge Update incendie #CRA 3
Le feu est éteint. Les pompiers sont intervenus. Deux bâtiments ont brûlé et sont inutilisables.
Les personnes retenues ont été transférées dans les autres bâtiments et certaines d'entres elles ont été emmenées en garde à vue. #FermerlesCRA— La Cimade (@lacimade) January 20, 2021
Selon le collectif Anticra, qui se mobilise contre l'existence des centres de rétention administrative en Ile-de-France, les conditions dans lesquelles vivent les prisonniers y seraient déplorables teintées de violences policières. En octobre dernier, plusieurs prisonniers auraient entamé une grève de la faim pour dénoncer ces violences quotidiennes.
Plus récemment encore, début janvier, trois personnes actuellement détenues ou anciennement détenues au CRA du Mesnil-Amelot ont porté plainte, après avoir subi des fouilles à nu. Une pratique qui n’est pourtant pas autorisée en centre de rétention.