Pour freiner la pandémie de Covid-19, le gouvernement a dévoilé de nouvelles mesures restrictives, dont la suspension des cours de sport en intérieur pour les mineurs, que ce soit dans le cadre scolaire ou extrascolaire, et ce, jusqu’à nouvel ordre. Une décision qui n’est pas sans conséquences sur la santé physique des jeunes.
Comme l'explique le docteur Jean-Michel Cohen, «chez les enfants, la détermination du poids se fait grâce à l’équilibre entre l’activité physique et la consommation alimentaire. Et si l'apport calorique reste équivalent, mais qu’il y a une diminution de la dépense d’énergie, il y aura forcément une prise de poids», en sachant que leur indice de masse corporelle (IMC) a déjà augmenté ces derniers mois.
«une rupture dans leur routine»
En temps normal, «le quotidien des élèves est très organisé. Mais cette mesure va engendrer une rupture dans leur routine, et donc un décalage dans les comportements, même si cela ne dure que deux semaines», poursuit le spécialiste, soulignant que les jeunes ont davantage tendance à traduire leur anxiété «non pas avec des mots, mais avec le comportement alimentaire, en grignotant plus souvent».
Or cette nouvelle mesure limitant la pratique du sport, qui chamboule ainsi leur équilibre, leur rythme, peut être source de stress et d’angoisse. Pour éviter que le surpoids, qui touche en France 17% des enfants âgés de 6 à 17 ans, parmi lesquels 4% souffrent d'obésité, s’installe progressivement, Florence Foucault, diététicienne-nutritionniste à Paris, affirme de son côté qu'«il faut se réinventer».
«Ce n’est pas bon pour les enfants de réduire le temps d’activité physique. Toutefois, il est possible de compenser ce manque autrement». Par exemple «en se dépensant dehors, en marchant, en courant, ou en faisant du sport à la maison, seul, ou en famille après l’école, en semaine et le week-end», ajoute-t-elle, soulignant que les parents ont un rôle important à jouer dans la mise en place de ce nouveau programme.
une prise alimentaire au lieu d'une dépense
Les activités en extérieur restent en effet autorisées, mais en ce moment, les températures sont particulièrement basses et «c’est plus difficile de faire du sport dehors quand il fait froid, note le Dr Cohen. Cela demande donc un effort supplémentaire», et certains risquent de se «décourager».
Quant aux enfants qui pratiquent habituellement une activité sportive au sein d’un club, ils sont susceptibles de venir davantage sédentaires et de remplacer la séance par une prise alimentaire. «On va augmenter leur temps de présence dans des lieux clos familiaux et donc des espaces alimentaires. Alors qu’ils devraient normalement être en train de se dépenser, ajoute le professionnel, ils vont aller chercher des biscuits dans le placard».