Des proches d'Arnaud Montebourg ont lancé ce dimanche un nouveau parti politique destiné à soutenir une future candidature de l'ancien ministre socialiste à la présidentielle de 2022 : L’engagement.
«Une cinquantaine» de ses proches travaillent à la mise en place et au projet de ce nouveau parti «indépendant» et «autonome» financièrement, grâce aux cotisations de ses adhérents, selon son président, Valentin Przyluski. Ce dernier, âgé de 33 ans, est chef d'une entreprise spécialisée en hautes technologies et était conseiller d’Arnaud Montebourg à Bercy.
L'intitulé de ce nouveau parti est le même que le livre publié par Arnaud Montebourg en 2020 (L'engagement, aux éditions Grasset), dans lequel ce dernier raconte ses trois années passées à Bercy (2012-2014), aux postes de ministre du Redressement productif puis de l'Économie.
L'engagement, «qui sera présent dans 85 des 100 départements français d'ici au 15 mars, a pour objectif de soutenir la candidature de monsieur Montebourg en 2022. Il a vocation à faire émerger de nouveaux profils» sur la scène politique et à s'adresser à tous les Français «au-delà de la gauche», affirme également son président. «Répondre à l'urgence climatique et l'urgence sociale», figurent parmi ses principales priorités.
«Macron, c'est l'anti-homme d'État»
Depuis son passage à Bercy, l’ancien ministre, âgé de 58 ans, est devenu entrepreneur dans l'agroalimentaire bio (miel, glaces, amandes). Dans une interview au Point publiée samedi, il a indiqué qu'il était «évident que la question de (s)on engagement» pour 2022 soit posée. «Mais je n'ai pas encore décidé des voies et moyens», a ajouté l'avocat de formation.
Partisan de la démondialisation et du Made in France, Arnaud Montebourg épingle sévèrement le président Emmanuel Macron, qui lui avait succédé à Bercy en 2014, dans cette interview. «Pour moi, Macron, c'est l'anti-homme d'État qui a vendu Alstom et Technip aux Américains, Alcatel au finlandais Nokia, Lafarge au suisse Holcim et les Chantiers de l'Atlantique à l'italien Fincantieri. Il continue à abandonner tous les jours des entreprises entre les mains de l'étranger alors qu'il a le pouvoir juridique et légal de bloquer ces ventes», dit-il.
Arnaud Montebourg plaide également pour l'annulation de la dette issue de la crise du Covid-19 et «un plan social au sommet de l'État» pour mettre fin au «règne de la technocratie actuelle».
Avant de soutenir François Hollande en 2011 puis de devenir l'un de ses ministres, il avait participé à la primaire du PS, arrivant 3e au premier tour derrière François Hollande et Martine Aubry.