Après un semestre d’enseignement à distance, près de 30 000 étudiants s’apprêtent à retrouver les bancs de l’Université Côte d’Azur pour passer leurs examens de janvier, non sans une certaine appréhension, en pleine crise du Covid.
La pression monte ! Ce lundi, les élèves de deuxième année de la faculté de Droit de Nice vont reprendre le chemin du campus Trotabas pour passer leur épreuve de Droit Constitutionnel. Un examen qui sera entouré de nombreuses mesures sanitaires mais Benoit n’est pas rassuré pour autant.
«Ce qui m’inquiète, c’est une éventuelle contamination, confie cet étudiant de 19 ans. Même si je sais qu’il y aura du gel hydro-alcoolique partout et que tout le monde portera un masque, cela vient ajouter du stress à celui de l’examen. Je trouve que nous réunir tous dans un même amphi présente des risques de cluster ».
Mais le virus n’est pas la seule préoccupation de Benoit. « Je n’ai rien contre les examens en présentiel, insiste-t-il. Au contraire. Le problème, c’est que pendant tout le semestre, les cours nous ont été dispensés en distanciel. Chez soi, derrière son ordinateur, il est beaucoup plus difficile de se concentrer. Nous avons donc acquis beaucoup moins de connaissances que si nous avions été face à un professeur».
Des étudiants ont déjà décroché
Des inquiétudes se font également entendre sur le campus Saint-Jean d’Angély, qui abrite notamment les cours d’Économie. Lucas, un étudiant de première année, a suivi la quasi totalité des enseignements du premier semestre à distance. Mais ses examens se dérouleront pourtant bien en présentiel, dans un amphi, en janvier. « Bien sûr, nous espérons que les correcteurs seront cléments, explique-t-il. Mais le problème, c’est que nos épreuves les plus importantes se présenteront sous la forme de questionnaires à choix multiples. Et les derniers examens que nous avons passés, les Mid-terms et les last-terms de Microéconomie, nous ont permis de constater que nous ne pouvions pas compter sur une indulgence particulière. En effet, le niveau était élevé et les notes ont été très sévères ».
Pour ce Niçois de 18 ans, l’enseignement à distance a déjà conduit certains étudiants à décrocher au cours du premier semestre. « Il serait souhaitable de revenir à l’enseignement présentiel au moins une semaine sur deux, comme cela se pratique au lycée », plaide t-il.
De la triche aux examens ?
Pour les littéraires du campus Carlone (aussi appelé Faculté de Lettres), la situation est totalement différente. Pour des questions d’organisation, les examens se dérouleront en mode distanciel. C’est par ordinateur, qu’Alex et ses camarades de première année d’histoire passeront leurs deux épreuves importantes à partir de ce mardi. «Je suis persuadé que certains vont tricher dans la mesure où ils auront leurs cours sous les yeux, croit-il savoir. Pendant l’épreuve, certains rencontreront comme c’est souvent le cas des problèmes de connexion internet. Cela créera un stress supplémentaire et provoquera au final un problème d’équité».
Des précautions sanitaires prises
Dans les campus qui ont choisi d’organiser les partiels en présentiel, des mesures sanitaires drastiques seront appliquées. Ce sera notamment le cas à l’EUR Elmi (faculté d’Économie de Nice) qui fait partie de l’Université Côte d’Azur. Pour protéger ses étudiants du Covid-19, l’université refusera l’entrée à tout candidat non-masqué dans ses amphithéâtres situés sur la campus Saint Jean d’Angély.
Elle recommande également d’arriver trente minutes en avance, de ne pas rester regroupés et de se rendre à leur place attitrée sans perdre de temps. Les copies ne devront pas être cachetées avec de la salive mais avec du ruban adhésif. À la faculté de Droit, un sens de circulation sera également imposé à tous les élèves.