Si Emmanuel Macron a parlé de «lenteur injustifiée» dans ses vœux aux Français pour parler de la campagne de vaccination contre le Covid-19, en privé il n’hésiterait pas à taper fermement du poing sur la table.
Avec seulement quelques centaines de personnes vaccinées pour l’instant, contre plusieurs dizaines de milliers en Allemagne par exemple, de nombreux Français s’interrogent, et demandent d’aller plus vite. Cela, le chef de l’Etat l’aurait bien compris. Selon le Journal du dimanche, il n’hésite pas à y aller fort en privé pour que les choses bougent sur ce sujet, enfin.
«Moi je fais la guerre le matin, le midi, le soir et la nuit […]. Et j'attends de tous le même engagement. Or là, ça ne va pas […]. Ça doit changer vite et fort et ça va changer vite et fort», aurait lancé le président de la République à son entourage. Tout en ajoutant : «La France peut et doit gagner cette guerre. Elle la gagnera.» Un vocabulaire qui rappelle celui employé par Emmanuel Macron pour qualifier l’épidémie dès le mois de mars dernier.
«On est incapable d’aller vite»
Pour le chef de l’Etat, certaines choses très concrètes doivent être mises en place pour accélérer la campagne de vaccination, qui, il faut bien le dire, en est au point mort. Même si dès demain lundi, les premiers soignants de plus de 50 ans pourront être vaccinés contre le Covid-19, le locataire de l’Elysée s’agacerait en coulisses que les médecins volontaires ne puissent pas en faire de même pour donner l’exemple aux patients.
Autre sujet qui crispe Emmanuel Macron, le fait qu’une dizaine des 100 supercongélateurs dans lesquels les doses du vaccin Pfiezer sont stockées n’aient toujours pas reçu la validation nécessaire à leur mise en service pas l’Etat. Au point qu’un ministre d’importance aurait selon le JDD déclaré que l’administration de la santé est «incapable d’organiser une campagne de vaccination massive». Et d’ajouter : «On explique qu’on fait exprès d’aller lentement alors qu’on est incapable d’aller vite.»
Des mots forts, qui vont peut-être pousser le ministère de la Santé, qui selon un proche du président «a pris un coup de pied au cul», à revoir sa stratégie. Pour rappel, l’objectif de l’Etat est de faire vacciner 20 millions de Français au cours du premier semestre 2021.