Devant les élus parisiens réunis au Conseil de Paris ce mercredi 16 décembre, Anne Hidalgo a annoncé que la 5G ne serait déployée qu'une fois la Charte parisienne de téléphonie mobile mise à jour. Les opérateurs seront alors invités à la respecter.
Un discours qui vient clore le débat de la conférence citoyenne lancée le 21 novembre dernier par la municipalité parisienne au sujet du déploiement de la 5G dans la capitale. A l'issue de celle-ci, 80 citoyens – 20 Parisiens et 60 habitants de la métropole – ont en effet émis 21 préconisations, adaptées à l'arrivée de la 5G dans la capitale.
Parmi celles-ci, les citoyens ont par exemple réclamé une meilleure transparence de l'information, notamment sur les conséquences du déploiement de la 5G et son impact environnemental, et ont également demandé d'optimiser le recyclage et la réutilisation de l'ensemble des équipements numériques. Ils prônent aussi une meilleure règlementation de la publicité sur les équipements 5G.
La charte à modifier
«Une démarche utile» et «un débat nécessaire» selon Paul Simondon, l'adjoint à la mairie de Paris chargé des finances et du budget, qui souligne que la demande des citoyens de tendre «vers plus d'information et de transparence prouve bien qu'il y avait un problème dans le mode de déploiement choisi». Une «insuffisance» à laquelle il convient donc de remédier selon lui. «Il n'y a pas une défiance des citoyens vis-à-vis de la technologie mais un besoin de clarté, que les opérateurs prennent des engagements pour prouver la compatibilité avec les objectifs environnementaux», ajoute-t-il.
«Le premier engagement» de la ville sera donc de «participer à mettre à disposition une information claire, transparente et sourcée [...] auprès des citoyens en général», se réjouit l'élu socialiste, qui affirme que la charte parisienne sera modifiée en ce sens dans les semaines qui viennent. Ce n'est «ni une acceptation aveugle, ni un projet irréfléchi», ajoute-t-il, assurant avoir le «souci d'amener une réflexion collective éclairée».
Une méthode à revoir ?
Taclée à plusieurs reprises par les élus d'opposition sur la méthode, Anne Hidalgo est restée ferme et s'est montrée pleinement satisfaite des différentes conférences citoyennes déjà lancées, sur le plan local d'urbanisme et la 5G notamment. «Une méthode que nous réutiliserons [...] qui permet de poser les vrais sujets, d'aller au-delà des certitudes que nous pouvions avoir chacun en fonction de nos convictions», s'est félicitée la maire de Paris.
L'édile a également pris «l'engagement devant les citoyens [...] de revenir vers eux et de faire un point au plus tard d'ici à un an» pour leur dire où la municipalité en est dans le déploiement de la 5G et comment leurs préconisations sont devenues des actes.
Le déploiement envisagé au «début de l'année 2021»
Si aucune date précise n'a encore été communiquée au sujet du déploiement de la 5G à Paris, la municipalité parisienne parie sur le «début de l'année 2021». Pour rappel, le calendrier devra d'abord prendre en compte la modification de la Charte parisienne de téléphonie mobile, présentée ensuite aux différents opérateurs en lice.
A noter également que ces derniers ne sont pas tenus de se soumettre à cette charte s'ils ne le souhaitent pas, car contrairement à ce que l'on pourrait penser «Paris n'a pas le pouvoir de se déclarer pour ou contre la 5G», comme l'a rappelé à plusieurs reprises Paul Simondon. Pour autant selon l'élu, il s'agit d'un accord de principe gagnant-gagnant.
Respecter la charte est «bénéfique pour tout le monde», avait-il déjà fait savoir, soulignant que tous avaient «vraiment intérêt à garder ce pouvoir de transparence, d'information et de régulation». Si les opérateurs continuent à se montrer coopératifs, les premières antennes parisiennes pourraient donc arriver avant le printemps de l'année prochaine.