Sa fermeture définitive aurait pu passer inaperçue, mais les parents d'élèves et plusieurs élus ont décidé de défendre l'école maternelle Paradis, située dans la rue du même nom, dans le 10e arrondissement de Paris. La maire doit les recevoir ce lundi 14 décembre.
Fermée depuis la rentrée 2019, l'école maternelle Paradis (10e) devait être remise en état, avant de rouvrir aux élèves du quartier. Sauf qu'il n'en sera finalement pas ainsi, puisque les parents d'élève des près 100 élèves qui y étaient scolarisés ont récemment appris que l'école de leurs enfants sera transformée pour devenir les locaux de la nouvelle brigade de police municipale du quartier.
En cause selon la mairie du 10e ? Les effectifs en baisse dans le quartier de manière générale et dans cette école, où seulement 92 élèves étaient inscrits contre 117 prévus initialement, explique Eric Algrain, le premier adjoint à la mairie du 10e et chargé des affaires scolaires, qui constate que beaucoup de familles ont quitté le quartier après le premier confinement.
Un constat souligné par Bertil Fort, élu LR du 10e et seul élu d'opposition, qui a récemment publié une vidéo sur les réseaux sociaux pour dénoncer cette fermeture. Selon lui, le nombre d'enfants inscrits en maternelle a chuté de 25 % entre 2014 et 2020 dans cet arrondissement qui accueille la Gare de l'Est et la Gare du Nord.
En campagne, @Anne_Hidalgo parle de #DémocratieParticipative mais, une fois élue..
..la @Mairie10Paris se permet de fermer une école sans informer personne!
Avec mon équipe, j’étais présent ce matin pour soutenir les parents de la #MaternelleParadis et dénoncer cette méthode pic.twitter.com/7Np21o6Uks— Bertil Fort (@BertilFort) December 12, 2020
Il regrette notamment que la mairie du 10e arrondissement – dirigée par Alexandra Cordebard – ait choisi de fermer cette école, sans en avertir les principaux concernés. «La mairie du 10e arrondissement a décidé, il y a quelques jours, de fermer cette école tout simplement sans concertation et sans information», explique-t-il.
Une pétition en ligne
Une pétition en ligne – sous le nom de «Non à la dégradation des conditions d'accueil des élèves du 10e» – a déjà récolté plus de 550 signatures. Les parents d'élèves s'opposent ainsi «à la refonte de la sectorisation qui implique la fermeture de l'école Paradis et entraîne une dégradation des conditions d'accueil de tous les enfants du 10e».
Lettre des parents d'élèves contre la fermeture de l'école maternelle Paradis #Paris10
"Madame la Maire, ne fermez pas les portes (du) Paradis !"
Pétition https://t.co/ERVL2CGw61@FCPE_nationale @FCPE_Paris @Mairie10Paris @ACORDEBARD pic.twitter.com/BdGMPd4Ho2— UL10 FCPE Paris (@UL10_FCPEParis) December 3, 2020
Pour eux, cette fermeture est d'autant plus inacceptable que «la décision de fermeture ne repose sur aucun fondement objectif», qu'«en pleine crise sanitaire [...] les infrastructures actuelles de la plupart des écoles ne permettent pas de respecter le protocole sanitaire préconisé par l’ARS» et que le risque est de voir se «densifier toutes les écoles du secteur au détriment du bien-être des enfants».
Des questions au prochain conseil de Paris
Ce samedi 12 décembre, ils s'étaient réunis devant la mairie du 10e, réclamant que soient prises en compte leurs considérations. La maire du 10e, Alexandra Cordebard, a déjà annoncé qu'elle allait recevoir les parents d'élèves de l'école maternelle Paradis et des alentours ce lundi 14 décembre.
A leurs côtés, les élus écologistes du 10e arrondissement ont annoncé qu'ils poseraient clairement la question au prochain conseil de Paris, qui se tient les 15, 16 et 17 décembre. «Le groupe EELV Paris 10e s'oppose à cette décision non concertée et contraire à la qualité de l'accueil des enfants, à l'heure où il faudrait plutôt dé-densifier les écoles», peut-on lire sur leur communiqué.
Communique de presse - Les écologistes du 10ème arrondissement s’opposent à la fermeture de l’école Paradis pic.twitter.com/JjqeC4ypnK
— EELV PARIS 10 (@eelv10) November 27, 2020
Présent également, Bertil Fort a quant à lui dénoncé un «problème de méthode» de la part de la municipalité qui ne peut pas, selon lui, «parler de démocratie participative à longueur de journée et décider d'une telle fermeture sans information et sans concertation».