C'est une manière pour eux de faire entendre leur désespoir et leur colère. Dans la nuit du dimanche 6 au lundi 7 décembre, des patrons de discothèques de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur ont collé des messages exprimant leur détresse sur les radars autoroutiers, empêchant ces derniers de fonctionner.
«Discothèque bar & restaurant en colère. Notre mort est proche», peut-on lire sur leurs affiches. Depuis neuf mois maintenant, ces gérants de boîtes de nuit voient leurs revenus réduits à néant et désespèrent d'obtenir une date de réouverture.
Estimant que le gouvernement ne les écoute pas, ils ont décidé de mener cette action en espérant obtenir une réponse de l'exécutif. Leurs autocollants ont été appliqués sur les radars le long des routes autour de Toulon, Aix-en-Provence, Martigues et Marseille, mais aussi dans le Vaucluse, près d'Avignon, Carpentras ou l'Isle-sur-la-Sorgue.
S'ils perturbent ainsi le fonctionnement des radars, ces patrons de discothèques assurent auprès de France 3 qu'aucune casse n'est à déplorer. «Notre vie est en train de s'écrouler», alerte l'un d'entre eux. Il évoque les dépressions qui se multiplient de manière alarmante au sein de la profession. Selon lui, plusieurs ont abouti à des tentatives de suicide.
Parmi les protestataires, certains ne sont même pas éligibles aux aides fournies par l'Etat : «les crédits de nos maisons et de nos établissements continuent de tomber, souligne un gérant de boîte de nuit. On n'y arrive plus». Réunis en collectif, les patrons de discothèques ont proposé un protocole sanitaire au gouvernement, pour permettre leur réouverture. La démarche n'a pas eu l'effet escompté puisque, pour l'heure, aucune reprise d'activité n'est envisagée dans le secteur.