Nommé jeudi président d'une nouvelle instance chargée de conseiller le gouvernement dans sa stratégie vaccinale anti Covid-19, Alain Fischer est un spécialiste de l'immunité, habitué à faire le pont entre science et grand public.
Âgé de 71 ans, il est directeur de recherche à l'Inserm et directeur de l'institut des maladies génétiques Imagine. Il est également mondialement reconnu comme le pionnier des thérapies géniques pour les enfants nés avec un déficit immunitaire, dits enfants-bulles.
Ancien professeur de pédiatrie à l'Université Paris Descartes, il a dirigé de 1996 à 2012 le service d'immunologie et d'hématologie pédiatriques de l'hôpital Necker (AP-HP). Il est professeur émérite au Collège de France et membre titulaire de l'Académie des sciences et de l'Académie de médecine.
Sollicité en 2016 par Marisol Touraine alors ministre de la Santé
Alain Fischer va prendre la présidence d'un «conseil d'orientation de la stratégie vaccinale, chargé d'appuyer le gouvernement dans les choix qu'il sera conduit à faire en la matière», placé auprès du ministre de la Santé, a annoncé le Premier ministre Jean Castex lors d’une conférence de presse donnée jeudi.
«Pour que cette vaccination soit efficace, il faut établir la confiance, et cette confiance ne peut pas être une injonction verticale émanant des autorités de l'Etat», a précisé le professeur Fischer au cours de cette conférence.
En 2016, Marisol Touraine, alors ministre de la Santé, avait déjà fait appel à ce médecin pédiatre et immunologue pour présider le comité d'orientation d'une grande concertation citoyenne sur la vaccination, destinée à répondre à la «défiance» croissante d'une partie de la population.
Les propositions de son rapport avaient notamment conduit le gouvernement à rendre obligatoires huit vaccins supplémentaires chez les jeunes enfants, jusqu'alors seulement recommandés, en plus de trois qui l'étaient déjà.