Le Royaume-Uni est devenu mercredi le premier pays du monde à autoriser le vaccin de Pfizer et BioNTech contre le coronavirus. La campagne de vaccination doit y débuter dès la semaine prochaine, donnant des idées aux Français pressés de se faire vacciner. Mais, en pratique, la vaccination à l'étranger contre le Covid-19 devrait être complexe, voire impossible à court terme.
Dans le cas du Royaume-Uni, premier pays occidental à autoriser un vaccin, le gouvernement n'a pas précisé si priorité serait donnée aux ressortissants britanniques. Malgré tout, les obstacles risquent d'être nombreux pour les Français souhaitant s'adonner au «tourisme vaccinal» outre-Manche.
L'exécutif britannique a d'une part ciblé des publics prioritaires (résidents des maisons de retraite, soignants, plus de 80 ans...). La première phase de vaccination devrait ainsi concerner seulement ces personnes, au nombre de 400.000, qui seront directement contactées par les services de santé britanniques.
Avant même de penser à se faire vacciner, se pose pour les Français le problème de la quarantaine à l'arrivée sur le sol britannique. D'une durée de quatorze jours, elle pourra être réduite en Angleterre à partir de mi-décembre en cas de test Covid négatif. Un dépistage qu'il sera possible de faire cinq jours après son arrivée.
Avec des résultats sous 24 à 48 heures en moyenne, l'isolement pourra être rompu au bout de six à sept jours. Beaucoup de temps perdu pour un simple vaccin, qu'il sera possible de recevoir en France probablement dès fin décembre-début janvier pour «les plus fragiles», et «entre avril et juin» pour le grand public, a déclaré Emmanuel Macron mardi.
Le Brexit, effectif le 1er janvier prochain, pourrait par ailleurs entraîner des démarches supplémentaires pour se rendre au Royaume-Uni.
Les ressortissants locaux prioritaires en Russie
Autre pays à lancer sa campagne de vaccination dès la semaine prochaine, avec son vaccin Spoutnik V, la Russie paraît être une destination encore moins favorable aux «touristes vaccinaux». Dès la fin octobre, un conseiller du ministre de la Santé russe a indiqué à l'agence de presse TASS que la vaccination des citoyens russes était la «priorité absolue» et que la vaccination «sur une base commerciale [était] exclue, en particulier pour les touristes».
Cette déclaration d'Alexei Kuznetsov venait en réponse à des informations de médias étrangers selon lesquelles des agences de voyages, notamment en République tchèque, avaient lancé des «Covid vaccination tours» à destination de la Russie. Des tour-opérateurs en Inde reçoivent des demandes pour organiser des voyages similaires vers le Royaume-Uni, a révélé mercredi l'agence de presse Press Trust of India.