Ce lundi matin, le patron du restaurant Le Poppies, à Nice, a installé chaises et tables afin d’exprimer la détresse de sa profession. Celui qui a reçu la visite de la police municipale compte chaque jour réitérer son action.
C’est un geste «symbolique» ! Ce matin, Christophe Wilson, le gérant du Poppies, en centre-ville de Nice, a dressé sa terrasse, comme il avait l’habitude de le faire avant le confinement et la crise sanitaire du Covid-19. Il entendait ainsi protester contre l’interdiction d’ouvrir son établissement au moins jusqu’au début de l’année prochaine.
«Les policiers municipaux sont venus voir ce que je comptais faire, explique celui qui a repris le Poppies il y a bientôt deux ans. Mais je n’ai rien fait de mal. Je n’ai même pas servi de clients. J’ai juste dressé ma terrasse. Les agents m’ont averti que je recevrai peut-être la visite de la Police Nationale. Peu m’importe. Je recommencerai chaque jour, jusqu’à ce que je sois entendu».
«Je risque la faillite»
La voix toujours éraillée par la manifestation des restaurateurs et autres cafetiers à laquelle il a participé jeudi dernier , le chef d’entreprise se déclare dos au mur. « Je suis un honnête travailleur, raconte t-il, entouré de son épouse Peggy et de sa cuisinière Clara. J’ai toujours payé mes charges dans les temps et rubis sur l’ongle. Si je me rebelle, c’est uniquement pour avoir le droit de travailler. Mes cinq employés sont au chômage partiel et je ne me verse plus aucun salaire depuis trois mois. Je risque la faillite. Nous ne tiendrons pas comme ça jusqu’au mois de janvier. Mais je ferai tout pour sauver mon restaurant. Je me bats aussi pour la liberté. Il faut que tout le monde se réveille », insiste celui qui aimerait que son action fasse « tâche d’huile » parmi ses confrères restaurateurs...