Dédiée à l'accueil des femmes sans-abri du métro, la «Maison régionale des femmes», située rue Lebouteux (17e), a été inaugurée ce vendredi 27 novembre par Valérie Pécresse. La présidente de la région Ile-de-France a rappelé à cette occasion que ces dernières représentaient 12 % des sans-abri franciliens.
Ouverte il y a quelques jours déjà, la «Maison régionale des femmes» a été installée dans un hôtel 3 étoiles doté de 55 chambres, réparties dans deux bâtiments séparés par une petite courette aménagée. Désormais surnommé «CHU Villiers» – pour centre d'hébergement d'urgence – l'hôtel «Pavillon Villiers Etoile» est désormais géré par l'association Aurore, dont les équipes se relaient jour et nuit, pour accompagner ces femmes qui ont connu la violence de la rue.
A leur arrivée, les femmes reçoivent des draps neufs et un kit d'accueil, qui comprend des produits de beauté et d'hygiène intime. A noter que chaque chambre – 44 chambres partagées et 7 individuelles – est dotée d'une salle de douche et d'une télévision.
18 mois pour se reconstruire
Trente-quatre femmes sont déjà arrivées depuis le 24 novembre et jusqu'à 95 pourront être hébergées dans cet hôtel qui leur est désormais entièrement réservé. Là, les femmes sans-abri du métro – mais pas que, puisque la présidente de la région Valérie Pécresse a souhaité que toutes les femmes célibataires à la rue puissent y être accueillies – pourront rester 18 mois, maximum.
Inauguration de la Maison Régionale des Femmes (Paris 17ème), pour accueillir 100 femmes à la rue, les « invisibles », les aider à se reconstruire et à redevenir autonomes. Bien + qu’un centre d’hébergement c’est un vrai projet d’innovation sociale conçu avec @ElinaDumont pic.twitter.com/D9onwiPfhl
— Valérie Pécresse (@vpecresse) November 27, 2020
Un temps long pleinement justifié selon Valérie Pécresse. Pour elle, la «Maison régionale des femmes» doit en effet leur permettre de «réussir à construire un projet, de se reposer et de se réparer, avant de retrouver le chemin d’une vie normale». Pour ce faire, l'association Aurore a prévu la mise en place d'un «dispositif d'accompagnement global portant sur les dimensions sociales, sanitaires, administratives, juridiques, professionnelles, en vue d'une prise d'autonomie et d'une insertion durable».
une Troisième maison solidaire
A noter que cette maison est la troisième à voir le jour en Ile-de-France. Deux autres centres d'hébergement dédiés à l’accueil des sans-abri du métro ont déjà ouvert à Clichy-la-Garenne (92) et à Issy-les-Moulineaux (92). Un centre temporaire avait également été aménagé dans les anciens locaux de la Région (7e), pour accueillir les femmes enceintes et celles qui venaient d'accoucher.
«L'hébergement d'urgence est une compétence de l'Etat, mais la Région ne pouvait rester indifférente à la situation de ces sans-abri du métro», a en outre fait savoir Valérie Pécresse. Et d'abonder, «chaque nuit, jusqu'à 350 personnes dans le métro. Grâce aux deux maisons régionales solidaires, 170 personnes sont hébergées et l'objectif n'est pas seulement de les accueillir mais de leur proposer un vrai projet d'innovation sociale».
Un projet co-financé par l'Etat
Dotée d'un budget de 2,5 millions d'euros, cette «Maison régionale des femmes» est co-financée à 50/50 par l'Etat et la Région Ile-de-France. Un budget conséquent de 70 euros par jour et par personne, relève la ministre déléguée chargée du Logement, Emmanuelle Wargon, qui souligne que c'est «un peu au-dessus de ce que l'Etat finance habituellement» mais qu'un «retour d'expérience» permettra de savoir si c'est un projet à reconduire.
Un enjeu important donc pour la ministre qui assure que cette action «vient en complément des 2.000 places d'hébergement dédiées aux femmes isolées» déjà ouverte dans la région «auxquelles s'ajoutent des places pour des femmes avec des enfants». Par ailleurs, «1.000 places supplémentaires» – dédiées aux femmes enceintes ou venant d'accoucher – devraient également ouvrir en 2021 en Ile-de-France, a-t-elle fait savoir.