Lors de son allocution, le président de la République Emmanuel Macron a souligné mardi soir que les établissements sportifs accueillant du public devront rester fermés encore plusieurs semaines. Un nouveau coup dur pour les professionnels sur la Côte d’Azur.
Ils sont, avec les restaurateurs, ceux qui ont le plus souffert des conséquences économiques de la crise sanitaire. Sur la Côte d’Azur, les gérants de salles de sport et autres coachs sportifs ont accueilli avec déception et résignation l’annonce du président de la République Emmanuel Macron de laisser leurs établissements fermés au moins jusqu’au 20 janvier.
«Nous en voulons à l’État de nous avoir abandonnés et stigmatisés, lâche Cédric Conton, l’un des fondateurs de Crossfit Antipolis, à Mouans Sartoux. Notre ministère, qui ne cesse de promouvoir l’activité physique, ne nous a pas suffisamment défendus. Nous remplissons la mission essentielle de remettre les gens en forme et de lutter contre la sédentarité. Pourtant, nos pratiquants ne peuvent venir pour prendre soin de leur santé. En revanche, il est tout à fait possible d’aller acheter des cigarettes. Il y a eu beaucoup d’incohérences dans la gestion de cette crise sanitaire».
La faillite au bout du confinement ?
Au fil des mois, Cédric a vu le nombre de ses adhérents fondre comme neige au soleil malgré les efforts déployés pour tenter de les mobiliser. «Nous tournons des vidéos de coaching en ligne. Cela nous prend beaucoup de temps et d’énergie, confie -t-il. Nous assurons également du prêt de matériel».
Mais, l’entrepreneur accuse une baisse de 50% de son chiffre d’affaires : «Avec les charges qui continuent de s’accumuler, nous ne tiendrons pas longtemps, prévient-il. Si la situation ne change pas avant février, il y a de forte chance que notre entreprise, fondée il y a six ans fasse faillite».
«Je n’ai plus que dix clients sur cinquante. Les cours en vidéo ne conviennent pas à tout le monde»
Pour d’autres professionnels, c’est déjà trop tard, à l’instar de Matteo. Ce coach sportif qui s’est lancé l’an dernier dans cette nouvelle activité comptait une cinquantaine de clients à qui il dispensait des cours de fitness et de TRX en salle. «Mais à la sortie du premier confinement, la moitié se sont désengagés à cause des restrictions et de la peur du virus, confie-t-il. Aujourd’hui, je n’en ai plus que dix. Les cours en vidéo ne conviennent pas à tout le monde. Je peux tout à fait le comprendre. Certains continuent de me soutenir mais la plupart ont décroché».
Lassé, Matteo a décidé de tourner la page et de réfléchir à une reconversion pour un métier sécurisant et une rémunération plus stable.