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Restos du Cœur : La campagne hivernale s'ouvre ce mardi dans un contexte particulier

Les Restos du Cœur lancent ce mardi 24 novembre leur 36e campagne hivernale.[©Christophe ARCHAMBAULT / AFP]

Les Restos du Cœur lancent ce mardi 24 novembre leur 36e campagne hivernale dans un contexte inédit. Alors que la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19, doublée d’une crise sociale et économique, a entraîné une montée inquiétante de la pauvreté, l’association, qui a dû se réorganiser totalement pour continuer à assurer ses missions, est plus que jamais mobilisée pour faire face à l'urgence alimentaire.

«Le niveau de dons est suffisant ce qui nous permet d’entamer cette campagne d’hiver sereinement. Nous sommes motivés, nous avons tiré des leçons de la première vague, et sommes mieux préparés», affirme Patrice Douret, administrateur bénévole aux Restos du Cœur.

le nombre de bénéficiaires en forte hausse

Pour autant, «nous sommes très inquiets», ajoute-t-il. Le nombre de personnes qui se rendent dans les établissements de l’association créée en 1985 par Coluche, a «significativement augmenté» depuis le début de la crise.

Aujourd’hui, «25% de nos centres ont constaté plus de 25% d’augmentation, et 10% plus de 50%. Dans certaines métropoles, on a même observé une hausse de 40%». Et ce qui est encore plus dramatique, c’est que les effets de cette pandémie sur la pauvreté vont perdurer, poursuit le bénévole qui prend l’exemple de la crise de 2008.

«La plupart des personnes que nous avions accueillies dans ce contexte sont restées et n’ont pas réussi à s’en sortir. Près de treize ans après, les effets sont toujours là.»

les jeunes particulièrement touchés

Depuis le début de la crise sanitaire, Les Restos du Cœur, qui luttent contre la pauvreté et l’exclusion sous toutes ses formes, sont davantage venus en aide à «des personnes seules, des familles monoparentales, et des travailleurs pauvres, qui le 15 du mois n’ont plus d’argent pour s’acheter à manger».

Mais «la population qui souffre énormément de cette crise et qui nous inquiète plus que les autres, ce sont les jeunes, non diplômés et diplômés». Actuellement, «une personne sur deux accueillie aux Restos du Coeur» a moins de 25 ans, et «près de 40% des jeunes pris en charge sont mineurs», précise-t-il.

Lors de ses maraudes sur Marseille, Patrice Douret constate qu'il y a «à chaque fois de nouvelles jeunes personnes à la rue». Pas plus tard que samedi dernier, il a rencontré un jeune garçon qui dormait dans sa voiture car il n’a plus la possibilité de se loger.

des bénévoles, mais pas assez de locaux

Heureusement, les bénévoles sont au rendez-vous pour assurer l’accès à l’alimentation et aux biens de première nécessité à toutes les personnes qui en ont besoin. De nombreux centres ont manqué de bras durant la première vague, mais depuis, «beaucoup de bénévoles nous ont rejoint», souligne Patrice Douret.

Toutefois, un autre «problème majeur doit désormais être réglé», estime-t-il. Il s'agit du manque de locaux. Pour pouvoir recevoir les bénéficiaires dans de bonnes conditions, «il faut de la place, et encore plus en cette saison hivernale», explique l'administrateur.

Sans compter que l’association a repris ses activités d’aide à la personne, comme le Soutien à la Recherche d'Emploi (SRE), «qui sont essentielles pour se relever et se reconstruire» et «nécessitent aussi des locaux sécurisés».

Un sujet qui pourrait être au cœur de la visite du Premier ministre, Jean Castex, et de son ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, attendus ce matin au centre des Restos d'Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine), pour le lancement de cette 36e campagne pas comme les autres.

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