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Coronavirus : Paris planche sur son budget en pleine crise économique

[Ludovic MARIN / AFP]

Entre nouvelles dépenses de relance et baisse des entrées d'argent, la crise du coronavirus déstabilise fortement les finances de la ville de Paris. Pour tenter d'y remédier, de nouvelles taxes sont envisagées pour 2021.

Tourisme, hôtellerie-restauration, événementiel... Autant de locomotives économiques traditionnelles pour l'économie parisienne aujourd'hui à l'arrêt à cause des deux confinements. «Ce qui faisait notre force est désormais notre faiblesse», a regretté ce mardi 17 novembre Anne Hidalgo devant les élus parisiens. Les pertes sont chiffrées à 540 millions d'euros, auxquelles s'ajoutent 260 millions d'euros de dépenses pour des mesures de soutien.

Résultat : la facture totale du covid pour la ville de Paris continue à flamber. Elle est passée de 500 millions d'euros à l'issue du premier confinement, à 800 millions d'euros aujourd'hui.

«La crise ne doit pas être le temps de l'austérité»

A cela, s'ajoute la mauvaise forme du marché immobilier et de l'économie en général, qui grèvent les rémunérateurs frais de notaires et cotisations sur la valeur ajoutée des entreprises. De quoi anticiper une «baisse de recette de 1,4 %» pour le budget parisien, a alerté Rémi Féraud, président du groupe Paris en Commun, soutien d'Anne Hidalgo.

En réaction, la maire socialiste a martelé l'importance de relancer l'économie grâce à l'investissement public. «La crise ne doit pas être le temps de l'austérité, nous ne devons pas ajouter de la crise à la crise», a-t-elle résumé.

Anne Hidalgo a même annoncé ce mardi un nouveau «fond stratégique d'aide des commerces proximité et des hôtels indépendants, en les soutenant en trésorerie ou en fond propre». Il pourra même «racheter provisoirement les locaux avec option de rachat une fois la crise passée».

Dans le budget 2021, dont les grandes orientations ont été présentées ce mardi et qui devra être entériné le mois prochain, la municipalité prévoit donc des investissements à hauteur de 1,45 milliard d'euros. Une somme «plus importante qu'en 2015, année équivalente de la précédente mandature, (1,39 milliard d'euros)», a souligné l'adjoint Paul Simondon.

Pour compenser cet effort, l'équipe d'Anne Hidalgo table sur de nouvelles entrées d'argent. La maire a notamment écrit aux parlementaires pour leur demander d'augmenter les frais de notaire, ainsi que les taxes d'habitation sur les résidences secondaires et de séjour sur les locations touristiques type Airbnb.

La municipalité envisage également de rendre payant le stationnement des deux-roues. «Une discussion sur le sujet aura lieu lors des prochains états-généraux de la mobilité», a fait savoir l'adjoint aux finances Paul Simondon.

La socialiste opère-t-elle un revirement alors qu'elle s'était engagée à ne pas augmenter les impôts lors de la dernière campagne des municipales ? «Ce ne sera pas le cas. Il s'agirait d'augmentations de taxes, pas des impôts pour tous les parisiens», nuance un de ses proches. Avant d'ajouter : «On n'a jamais traversé une crise comme celle-là. Tout le monde doit participer à l'effort».

La droite réclame un audit extérieur

Pourtant, les critiques ont fusé depuis les bancs de l'opposition. Rachida Dati, la cheffe de file de la droite à Paris, a taclé «des orientations qui ne corrigent absolument pas les dérives» de la ville de Paris. Elle a déploré «les dépenses qui filent» et la poursuite de «la trajectoire d’endettement», qui devrait atteindre 7 milliards d'euros en 2021. Alors que, selon l'ex candidate LR aux municipales, «depuis 2013, les recettes fiscales parisiennes ont augmenté de 20 %».

Idem pour Marie-Claire Carrère-Gée, conseillère LR et présidente de la commission des Finances. Celle-ci a demandé «un audit extérieur et une revue générale des dépenses, pour supprimer tout de suite celles qui sont improductives ou inutiles pour le bien être des Parisiens».

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