Il avait arrêté de manger pour que le budget de l'Union européenne (UE) soit renforcé en faveur de la santé et du climat. Pierre Larrouturou, eurodéputé français, a stoppé sa grève de la faim, dimanche 15 novembre, après 18 jours. Il affirme avoir perdu 10 kilos et invoque «l'insistance des médecins du Parlement».
Sans en dire davantage sur son état de santé, cet élu socialiste de 56 ans écrit sur Twitter : «plus que jamais, le combat continue». Pierre Larrouturou dénonce certaine coupes dans le prochain budget de l'UE. Il fait référence au plan de relance post-Covid de 750 milliards d'euros, approuvé en juillet par les dirigeants européens et adossé à un budget pluriannuel (2021-2027) de 1.074 milliards d'euros.
Après 18 jours les médecins du Parlement m'ont demandé avec insistance d'arrêter la grève de la faim
Plus que jamais le combat continue
Collectivement, avec de nouveaux modes d'action, nous pousserons nos dirigeants à l'audace jusqu'au 11 déc.
Rdv mardihttps://t.co/0Ov9Osikhm pic.twitter.com/VdeGvpCMGY— Pierre Larrouturou (@larrouturou) November 14, 2020
Le membre du groupe Socialistes & Démocrates, ainsi que d'autres eurodéputés, estiment que certains programmes cruciaux, tels que l'éducation, la santé, le climat ou la recherche, ne sont pas suffisamment pourvus. Aussi, ils réclament 39 milliards d'euros supplémentaires.
Pour les réunir, Pierre Larrouturou croit à la mise en place d'une taxe sur les transactions financières (TTF). Présentée comme une nouvelle source de revenus, elle pourrait rapporter jusqu'à 57 milliards d'euros par an. «Si on ne taxe pas la spéculation, le Pacte vert européen est mort [...] les belles paroles sur la loi climat et la création d'emplois verts, tout cela restera lettre morte et nous conduit vers une planète morte», insistait-il.
Après douze sessions et de vives discussions, un accord a finalement été signé entre les Etats membres et les eurodéputés, mardi 10 novembre. Il stipule qu'une enveloppe de 16 milliards d'euros doit être ajoutée au paquet financier conclu en juillet. Un résultat qui n'est pas à la hauteur des espérances de Pierre Larrouturou. «C'est positif d'avoir obtenu 16 milliards, mais c'est sur sept ans et si on consacre 30% du budget au climat, où est-ce qu'on coupe pour y parvenir ?», s'interroge-t-il sur Twitter.