Le choix du statu quo. Comme annoncé il y a quinze jours, le Premier ministre Jean Castex a tenu, ce jeudi 12 novembre, une conférence de presse pour faire un point de situation relatif à la lutte contre le coronavirus. Un exercice qui s'est avant tout voulu pédagogique, le reconfinement du pays n'ayant à ce stade que peu d'effets sur l'épidémie.
«Les règles du confinement n'ont pas changé» et «perdureront encore pour les quinze prochains jours», a dans ce contexte annoncé d'emblée le chef du gouvernement, qui s'exprimait depuis le ministère de la Santé, à Paris. «Il serait irresponsable de lever et même d'alléger le dispositif», pour l'instant, a-t-il ajouté.
Flanqué de quatre de ses ministres, Jean-Michel Blanquer (Education), Bruno Le Maire (Economie), Elisabeth Borne (Travail) et, surtout, Olivier Véran (Santé), Jean Castex a toutefois fait part de plusieurs annonces, dont beaucoup consistent en un accompagnement des secteurs les plus fragilisés par la crise sanitaire.
«Le pic du mois d'avril» dépassé
La situation épidémique est en effet toujours très instable. «Le pic du mois d'avril» en nombre d'hospitalisations pour Covid-19 a été franchi en France, soit au-delà de la barre des 32.000, a annoncé jeudi Jean Castex.
«Nous comptons ces derniers jours une hospitalisation toutes les 30 secondes et une admission en réanimation toutes les 3 minutes» et «un décès sur quatre est lié au virus» a-t-il ajouté, solennel.
« Pas de grandes fêtes de plus de 10 personnes au moment de Noël »
Sujet majeur pour nombre de Français, le Premier ministre a confirmé que les fêtes de fin d'année seront cette année des plus particulières.
Les fêtes de Noël ne pourront pas être célébrées «comme d’habitude», a indiqué Jean Castex pour qui «les rassemblements à plusieurs dizaines de personnes», notamment pour le Nouvel an, ne seront pas possibles cette année.
«Pas de grandes fêtes de plus de 10 personnes au moment de Noël», a-t-il précisé. Un seuil à ce stade hypothétique qui devra être revu ou ajusté avant d'être confirmé, au regard de la situation épidémique.
En l'état, si les signaux venaient à s'améliorer durablement, un nouvel allègement du confinement est donc envisagé pour les vacances de Noël.
Bars et restaurants fermés après le 1er décembre
En revanche, même si de «premières mesures d'allégement» du reconfinement pourraient intervenir au 1er décembre, elles seraient «strictement limitées aux commerces que nous avons dû fermer», a affirmé Jean Castex.
Les bars, les restaurants, mais également les salles de sport, resteront, eux, fermés.
Les droits des chômeurs prolongés
Autre sujet d'importance, sur le volet de l'emploi, comme lors du premier confinement, les droits des chômeurs seront prolongés pendant la durée du reconfinement, a indiqué le Premier ministre.
«Pour les demandeurs d'emploi qui arrivent en fin de droit, tout doit être fait pour éviter le risque de bascule dans la précarité. C'est pourquoi j'ai demandé à la ministre du Travail de proposer aux partenaires sociaux (...) de reconduire le dispositif de prolongation exceptionnelle des droits à l'assurance chômage pour les chômeurs qui sont aujourd'hui en fin de droit et ce le temps du confinement», a-t-il assuré.
Soutenir davantage l'économie
Lors de son point presse, Jean Castex a plus largement promis que le gouvernement allait continuer à «apporter un soutien massif» aux entreprises contraintes de fermer pendant le reconfinement.
«Nous devons évidemment continuer à apporter un soutien économique massif à tous les commerces et toutes les entreprises qui ont été contraints de fermer», a déclaré le Premier ministre.
Un geste demandé aux propriétaires de bails commerciaux
Le ministre de l'Economie s'exprimant à son tour, Bruno Le Maire a indiqué que «sans exception, [le gouvernement] va mettre en place dans le budget 2021 un crédit d'impôt de 50 % du montant du loyer abandonné pour tous les bailleurs qui renoncent au loyer du mois de novembre pour toutes les entreprises qui ont jusqu'à 250 salariés et qui sont fermées».
Une attestation pour se déplacer nécessaire au-delà du 1er décembre
Une attestation pour se déplacer sera toujours nécessaire au-delà du 1er décembre, même si une amélioration des indicateurs de l'épidémie de coronavirus permettraient un allègement du confinement, a indiqué Jean Castex jeudi lors d'une conférence de presse.
«Oui, oui», a répondu le Premier ministre, interrogé par l'AFP pour savoir si cette attestation, actuellement obligatoire pour circuler, serait encore nécessaire après le 1er décembre, date à laquelle le chef du gouvernement envisage un allègement du confinement qui serait «strictement limité» aux commerces.