Annoncée par le porte-parole du gouvernement ce mardi 3 novembre, puis réfutée peu après par le Premier ministre, l'éventuelle réinstauration d'un couvre-feu à Paris fait débat, dans un contexte de forte propagation du coronavirus.
D'une part, le retour du couvre-feu à Paris n'est pas encore acté. Des discussions sont toujours en cours entre le ministère de l'Intérieur, le préfet de police et la mairie de Paris. «Une décision sera prise dans les prochains jours», a précisé ce mardi l'entourage du Premier ministre.
D'autre part, le périmètre de la mesure n'est pas encore fixé. A l'heure actuelle, l'hypothèse d'un retour du couvre-feu avec une limitation stricte des sorties après 21h (qui avait été «annulé» par l'entrée en vigueur du confinement) ne semble pas tenir la corde.
Des rassemblements devant certains commerces
Les autorités viseraient plutôt «certaines supérettes, restaurants ou lieux de vente à emporter, devant lesquels se produisent des attroupements en soirée», a détaillé ce mardi le premier adjoint de la maire de Paris, Emmanuel Grégoire. Des rassemblements «qui contreviennent à la stratégie anti-clusters», a commenté l'élu devant quelques journalistes. «Le préfet de police de Paris nous a donc interrogés sur la possibilité d'aller fermer ces commerces à partir d'une certaine heure en soirée de manière à éviter ces attroupements, ces regroupements», a confirmé Olivier Véran, le ministre de la Santé, lors d'un déplacement à Gennevilliers (92) ce mardi.
L'idée des autorités serait donc plutôt «de fixer une heure nocturne de fermeture des commerces autorisés à fonctionner», a indiqué Matignon. Les activités permises au-delà de 21h dans le cadre du confinement, comme les balades ou les promenades d'un chien, pourraient donc rester possibles. «La grande majorité des Parisiens ne serait pas impactée. Il faudrait juste commander plus tôt son repas à emporter ou à livrer», commente-t-on à la mairie de Paris. En bref, il serait juste impossible de se faire livrer des sushis à 23h.
Un peu plus tôt dans la journée, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, avait critiqué les abus de certains Parisiens, évoquant les fêtes clandestines dans une arrière-cour ou dans un bar. «C'est insupportable pour beaucoup de Français qui respectent les règles de voir d'autres Français qui ne respectent pas les règles et d'avoir le sentiment qu'il y a une forme de laisser-faire», a-t-il souligné. Gabriel Attal a ainsi cité les 14.000 verbalisations sur 100.000 contrôles effectués en France depuis le début du confinement.
Le sujet pourrait être tranché en conseil de défense sanitaire à l'Elysée ce mercredi, selon Libération. Contactée, la préfecture de police de Paris n'a pas indiqué le nombre d'établissements devant lesquels se produiraient ces «rassemblements», ni si des fermetures administratives ont été prononcées.