Un nouveau tour de vis inévitable. Alors que la deuxième vague de coronavirus s’abat de plein fouet sur la France, la perspective d’un nouveau confinement n’est aujourd’hui plus taboue, et bel et bien envisagée par l’exécutif, tant la pression dans les services d’urgence des hôpitaux s’est accentuée.
Lundi, 2.761 malades graves étaient hospitalisés en réanimation, pour un total de 5.800 lits dans tout le pays. Dans ce contexte tendu, Emmanuel Macron a convoqué deux Conseils de défense – le premier s’est tenu ce mardi, et le second doit avoir lieu mercredi matin – afin de renforcer le dispositif de lutte, dont les contours seront dévoilés mercredi à 20h par le chef de l'Etat.
Des contraintes supplémentaires
Face à la dégradation des indicateurs, plusieurs scénarios sont sur la table. Parmi eux, le durcissement du couvre-feu qui, pour l’heure, est en vigueur de 21h à 6h dans 54 départements. A l’issue de ces consultations, il pourrait être étendu, à la fois géographiquement, et dans ses horaires, en démarrant dès 19h, de façon à réduire au maximum les sorties et les interactions sociales. Pour faciliter sa mise en place, on peut également s’attendre à ce que l’exécutif incite davantage les entreprises à avoir recours au télétravail, voire à le rendre obligatoire lorsque c’est possible, et décrète la fermeture des commerces considérés comme «non essentiels».
En parallèle de ces annonces déjà contraignantes, le gouvernement pourrait instaurer un confinement, tout le week-end, dans les métropoles les plus touchées, telles que Lyon, Marseille, ainsi que la région parisienne. Si cela n’est pas suffisant, pour l’épidémiologiste Arnaud Fontanet, membre du conseil scientifique, un reconfinement à l’échelle locale, n’est pas à exclure. Dans les prochains jours, il n’est pas impossible de voir des villes, ou même des départements être concernés.
Enfin, dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire, réinstauré le 17 octobre, une troisième option est étudiée, et pas des moindres : celle d’un confinement total de la population française. Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique, a toutefois souligné au micro de RTL, que, s’il est acté, il serait moins long et moins strict que le précédent. Il permettrait par exemple de «conserver une activité scolaire, a-t-il précisé, et un certain nombre d’activités».
Des craintes économiques
Une chose est sûre, il faut s’attendre à des annonces «difficiles», comme l’a d’ailleurs déclaré Gérald Darmanin ce mardi, qui porteront un nouveau coup aux commerces, déjà fortement fragilisés. Face à la menace d’un couvre-feu étendu, et d’un reconfinement, partiel ou général, le Conseil du commerce de France (CdCF) a d’ailleurs lancé un appel. Selon l’association, les commerçants «ne supporteraient pas de nouvelles fermetures». Elle estime qu’il faut «continuer à commercer», alors que la course aux cadeaux a déjà commencé.
Conscients de la potentielle fermeture des magasins, les Français ont en effet déjà anticipé leurs achats de Noël, tout en redoutant de ne pas pouvoir le passer en famille. Des retrouvailles qui sont à haut risque, mais plus que jamais attendues. C’est tout l’enjeu des autorités : trouver un équilibre entre santé et économie, tout en préservant le moral des citoyens.