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Coronavirus : l'Ile-de-France entière bientôt en zone d'alerte maximale ?

[LUCAS BARIOULET / AFP]

«La situation sanitaire est alarmante» dans la région parisienne sur le front du coronavirus, a averti dimanche 11 octobre la présidente (Libres!, ex-LR) francilienne Valérie Pécresse. Elle s'inquiète ainsi du passage de l'Ile-de-France toute entière en zone d'alerte maximale, et donc de nouvelles restrictions.

Valérie Pécresse a fait part de sa préoccupation ce dimanche, redoutant «que l'Ile-de-France toute entière passe à l'écarlate» prochainement. C'est-à-dire en zone d'alerte maximale, comme c'est déjà le cas depuis le mardi 6 octobre à Paris et en petite couronne. «Je crains que nous devions faire face dans les jours, dans les semaines qui viennent à des nouvelles mesures privatives de liberté», a-t-elle ajouté.

Et pour cause, les indicateurs montrent que l'épidémie continue à se propager dans la région. Les lits en réanimation dans les hopitaux franciliens continuent à se remplir. Ce samedi 10 octobre, ils accueillaient 463 malades, contre 393 une semaine avant. Plus de 40 % des capacités de réanimation sont désormais occupées, et le seuil symbolique des 50 % devrait être atteint la semaine prochaine, a prévenu Aurélien Rousseau, le directeur de l'Agence régionale de santé.

Le Covid progresse en grande couronne

Quant au taux d'incidence, c'est-à-dire le nombre de nouveaux cas hebdomadaires détectés pour 100.000 habitants, il ne cesse de grimper. C'est tout particulièrement le cas à Paris, où cet indice est actuellement à 309, contre 274 et 255 les semaines précédentes. Et «seulement» 117 pour l'ensemble de la France.

Mais le taux d'incidence est également en train de décoller en grande couronne, et donc de se rapprocher du seuil de 250 fixé par le gouvernement pour passer en alerte maximale. Le taux est désormais à 184 dans le Val-d'Oise (contre 147 et 161), à 152 en Essonne (contre 136 et 113), à 131 dans les Yvelines (contre 121 et 117) et à 127 en Seine-et-Marne (contre 105 et 92).

les Franciliens appelés à «l'autodiscipline»

Face à ces données, Valérie Pécresse a tenu à rappeler les paroles du responsable de la santé dans la région : «J'ai entendu Aurélien Rousseau, le directeur de l'Agence Régionale de Santé, nous dire que la marée allait être forte en Ile-de-France». Celui-ci vient de déclencher le plan blanc renforcé dans les hôpitaux.

Pour tenter d'endiguer l'épidémie, la présidente a donc appelé les Franciliens à «l'autodiscipline» et à la responsabilité individuelle : «faisons attention, prenons les mesures, n'attendons pas que le gouvernement soit obligé d'interdire pour faire nous-mêmes ce que nous pouvons». Dans cette idée, Valérie Pécresse a «appelé massivement les entreprises et les administrations au télétravail».

Il est en effet très important pour l'élue de droite de «poursuivre au maximum l'activité (...) parce que derrière il y a l'emploi, la situation sociale des familles, et des personnes qui ne pourront plus payer leur loyer» ou «acheter à manger».

Les premiers effets socio-économiques du Covid se feraient même déjà sentir, selon Valérie Pécresse.  «Je vois monter la pauvreté» en Ile-de-France, a-t-elle souligné en indiquant que la région allait «ranimer cet hiver» le programme de distribution alimentaire dans les villes qu'elle avait mis en place cet été.

Et la présidente de région d'avertir d'un risque majeur : «que notre tissu économique s'effondre», car «si la société française se clive, on peut aller vers une catastrophe sociale».

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