La campagne 2020 de vaccination antigrippale démarre ce mardi 13 octobre. Mais cette année, en raison de l'épidémie de coronavirus et des multiples appels invitant les Français à se faire vacciner massivement contre la grippe pour ne pas surcharger les hôpitaux, la demande risque d'être très forte et provoquer des ruptures de stock.
Y'aura-t-il assez de vaccins antigrippaux pour passer l'hiver ?
A ce stade, difficile de répondre à cette question, qui, en toute logique, va dépendre de l'engouement - ou non - des Français envers le vaccin destiné à combattre la grippe saisonnière.
Il s'agit en tout cas d'une probabilité très forte, prise sérieusement en compte par les pouvoirs publics qui, d'ores et déjà, ont passé des commandes supplémentaires.
Pour éviter que l’épidémie de Covid-19 vienne chevaucher celle de la grippe, le gouvernement a en effet annoncé à la mi-septembre que 30 % de doses supplémentaires de vaccin contre la grippe saisonnière avaient été commandées.
De son côté, l'Académie de pharmacie craint toutefois que si pénurie il y a, elle soit surtout le fruit d'une «psychose» entraînant des ruptures de stock, et pas d'un manque global de vaccins antigrippaux.
Pour user d'une image, c'est un peu lorsque les automobilistes craignent de pas avoir d'essence pour leur voiture, et qu'ils prennent d'assaut les stations-service créant eux-mêmes le manque.
La défiance vaccinale des Français pourrait changer la donne
Pour éviter qu'une telle situation ne se produise au détriment des plus fragiles, l'Académie de pharmacie a donc, lundi 5 octobre, appelé les autorités sanitaires à réserver le vaccin antigrippal «d'abord aux personnes prioritaires (plus de 65 ans, personnel médical, personnes porteuses de pathologies chroniques...)», alors même que le message des pharmaciens du terrain était jusqu'à présent de plaider pour une vaccination de masse.
Reste une donnée - et non des moindres - qui pourrait au contraire faire pencher la balance dans l'autre sens, soit ne pas provoquer de ruée chez les médecins ou dans les officines. Il s'agit de la méfiance des Français à l'égard de la vaccination qui, dans la population, reste encore largement répandue.
Pour le cas du Covid-19, par exemple, un récent sondage indiquait que seuls 59 % des Français envisageraient de se faire vacciner contre le coronavirus si un vaccin était trouvé. Une proportion élevée confirmant la tendance plus large selon laquelle la France fait partie des pays européens les plus réfractaires à se faire vacciner. Près d'un Français sur quatre (24 %) se disait d'ailleurs contre le vaccin «de manière générale».