Des études, menées par des chercheurs du CNRS, montrent que la propagation du coronavirus se fait énormément par la parole. Et le type de mots prononcés est important.
Manouk Abkarian et Simon Mendez, en collaboration avec d'autres scientifiques de l'université américaine de Princeton, ont étudié l'aérosolisation du virus. Les résultats de leurs recherches ont été publiés dans les revues PNAS et Physical Rewiew Fluid.
Depuis toujours, on sait que le coronavirus se transmet entre les individus par des gouttelettes de salive. On connaît également le rôle important que peut avoir la parole dans cette transmission. Mais avec ces nouvelles études, on en sait un peu plus sur les mots à éviter.
Ainsi, les consonnes «p» et «t» seraient celles qui propulsent le plus de gouttelettes lorsqu'elles sont prononcées. Les autres consonnes dites «occlusives» (ou «plosives»), comme «b», «k» ou «d», sont également concernées par ce jet de salive plus important.
Selon leurs travaux, une phrase contenant beaucoup de ces consonnes (ils ont fait un test avec «Peter Piper picked a peck») peut faire se déplacer les gouttelettes à une vitesse de 1,5m par seconde. De quoi remettre en cause le principe exigeant un mètre de distance entre deux personnes qui ne portent pas de masque.
Ces résultats ont mené les chercheurs à émettre l'hypothèse selon laquelle les fameux «super-propagateurs» du virus pourrait être des personnes «dont la salive a une viscoélasticité qui optimise le nombre de gouttelettes expulsées lors de la parole».
Mais les scientifiques français ont également fait une autre découverte qui pourrait être bénéfique dans la lutte contre le coronavirus. Selon eux, le baume à lèvres seraient en effet efficace pour réduire les projections de salive en «destabilisant la formation de filament sur les lèvres». Chez certains sujets, ces projections peuvent être divisées par quatre. De quoi faire du baume à lèvres une solution «simple et peu coûteuse» pour lutter contre la propagation du virus.