Alors que les indicateurs sur l'épidémie de coronavirus se dégradent de façon alarmante en région parisienne, le gouvernement pourrait annoncer un durcissement des restrictions ce lundi 5 octobre.
Une réunion était prévue ce dimanche après-midi entre les autorités et la mairie de Paris, indique-t-on au sein de la municipalité. Lundi matin à 11h30, Anne Hidago, le recteur de l'académie de Paris ainsi que les préfets de police et d'Ile-de-France, ont prévu de tenir une conférence de presse pour détailler les mesures qui seront mises en oeuvre.
un classement en «zone alerte maximale» ?
Dans son point presse hebdomadaire jeudi 1er octobre, Olivier Veran avait prévenu que si les mauvais chiffres du Covid «se confirmaient dans les prochains jours, Paris et la petite couronne passeront en zone alerte maximale dès lundi».
Le ministre de la Santé avait en effet pointé le franchissement «des trois seuils impliquant le passage en zone alerte maximale» à Paris et en petite couronne. Et avait laissé le week-end pour «attendre de voir encore un peu l'effet» des mesures déjà prises à Paris, comme la limitation des rassemblements, l'interdiction des grands événements ainsi que la fermeture anticipée des bars.
Des indicateurs en dégradation
Malheureusement, depuis, la dégradation de ces indicateurs n'a fait que se confirmer, selon les données de Santé Publique France. Ainsi, le taux d'incidence à Paris, c'est-à-dire le nombre de nouveaux cas pour 100.000 habitants sur sept jours, est désormais à 271 (contre 252 la semaine dernière). Alors que la limite fixée par les autorités de santé est à 250.
Idem pour le taux d'incidence chez les plus de 60 ans, qui se situe à 134 (contre 93 la semaine précédente) dans la capitale. De quoi franchir le seuil fixé à 100.
Enfin, le dernier critère de l'occupation des lits de réanimation est aussi dépassé. Sur les 1.200 équipements disponibles en région parisienne, 393 sont actuellement occupés (contre 339 la semaine dernière). Soit près de 35 % des lits de réa, au-dessus de la barre des 30 % fixée par les autorités.
A la lecture des critères qu'a annoncé Olivier Veran lui-même, le gouvernement semble donc contraint de passer la capitale en «zone alerte maximale» pour les deux prochaines semaines.
Pour rappel, ce nouveau classement implique notamment la fermeture totale des restaurants et des bars, ainsi que de tous les établissements recevant du public (cinémas, théâtres, musées, etc.), «sauf s'ils ont un protocole sanitaire strict et respecté». Les syndicats de restaurateurs espèrent donc y échapper en présentant de nouvelles mesures sanitaires.
Si on continue comme ça, la region parisienne passerait en "état d'urgence sanitaire" le 16 octobre, selon les prévisions actuelles pic.twitter.com/cF503tr19a
— Lucas Biosca (@LucasBiosca) October 1, 2020
Le Premier ministre Jean Castex avait déjà reçu Anne Hidalgo la maire de Paris jeudi 1er octobre au matin. Les deux avaient évoqué «d'éventuelles adaptations, des mesures de renforcement si les indicateurs venaient à évoluer défavorablement», d'après Matignon.
Mais pour aller à l'encontre des nombreuses critiques qui lui sont adressées d'une trop grande centralisation des décisions, Jean Castex pourrait laisser à Anne Hidalgo une certain latitude dans les mesures à appliquer.
La mairie pas en opposition
La maire de la capitale s'est récemment dite «prête à accompagner les mesures prises par les autorités sanitaires, dès lors qu'elles sont ciblées et lisibles pour les Parisiens», dans une interview au Parisien.
Anne Hidalgo a toutefois appelé ce dimanche sur RTL à la mise en place d'une stratégie globale et lisible : «Il faut se projeter dans une période de 12 à 18 mois dans laquelle il va y avoir des hauts et des bas. On ne peut pas être une logique de confinement et déconfinement permanent de nos activités».
L'élue socialiste a également fait part de sa volonté de «se représenter devant les Parisiens tous les 15 jours, pour expliquer où nous en sommes de l'épidémie et les mesures que nous comptons prendre».