Victorine, 18 ans, avait disparu samedi soir après avoir contacté ses proches pour leur dire qu'elle se trouvait sur le chemin du retour. Moins de 48 heures après, son corps a été retrouvé lundi 28 septembre, dans la réserve naturelle de l'étang de Saint-Bonnet à Villefontaine, en Isère. Ce mercredi, le parquet a annoncé que la jeune fille serait morte par noyade avec «intervention d'un tiers», après avoir reçu les conclusions de l'autopsie.
Ces conclusions «évoquent une mort par noyade avec intervention d'un tiers en raison de multiples ecchymoses internes retrouvées sur le corps de la victime», écrit le procureur adjoint Boris Duffau qui précise que, «si aucune trace de violence sexuelle n'a été constatée, il n'est pas pour autant possible à ce stade de l'enquête d'écarter cette hypothèse».
«Il est trop tôt pour dire à quand remonte la mort» de la jeune fille, avait indiqué la procureure de la République de Vienne Audrey Quey, en précisant qu'un premier examen externe du corps «n'avait pas permis d'identifier les causes» du décès.
«Le corps de Victorine Dartois, âgée tout juste de 18 ans, a été retrouvé ce jour», annonce Audrey Quey, procureure de la République de Vienne pic.twitter.com/qgxgIhxcr6
— CNEWS (@CNEWS) September 28, 2020
Le sac à main de la jeune fille avait précédemment été retrouvé dans le cadre des recherches menées dans le secteur. Mais la jeune étudiante de l'université Lyon-3 avait été aperçue pour la dernière fois à quelques mètres de là, vers le stade de la prairie. En plus de son sac, des chaussures semblables aux siennes ont alors été retrouvées, ainsi qu'un masque chirurgical. Le corps a ensuite été repéré trente mètres plus haut, coincé dans des branchages, dans un ruisseau «difficile d'accès».
La procureure avait annoncé, plus tôt dans la journée, que «tout laisse penser que cela ne s'agit pas d'un accident», avant de préciser qu'il s'agissait «probablement de faits de nature criminelle».
Une enquête a été ouverte sous les chefs d'enlèvement, séquestration et homicide volontaire. La procureure a indiqué qu'elle se dessaisissait dès lundi du dossier au profit du pôle criminel de Grenoble.
Un appel à témoin lancé
La gendarmerie a lancé un appel à témoin avec la mise en place d'un numéro vert (0 800 200 142).
Les enquêteurs demandent à toutes les personnes qui, samedi aux alentours de 19 heures, auraient été témoins d'un quelconque événement dans ce secteur du stade de la Prairie et du hameau de Saint-Bonnet de composer ce numéro.
Une enquête pour «disparition inquiétante»
Dimanche, un appel à témoins a été lancé sur les réseaux sociaux par les proches de la jeune femme. C'est sa grande soeur, Romane, qui a donné l'alerte sur Facebook : «elle était en route pour rentrer à la maison. Le chemin qu’elle parcourt pour rentrer est de St bonnet centre jusqu’aux Fougères à Villefontaine le dernier appel qu’elle a passé était au Stade de la prairie à 19h depuis elle ne répond plus aux messages, aux appels... Elle était habillée avec un jean et un pull bien rose nike (sweat), des baskets puma blanche, des grosses boucles d’oreilles créoles (les mêmes qu’il y a sur la photo), le petit sac à main blanc présent sur la photo aussi et des lunettes de soleil. Sa taille est de 1m65»
Le parquet de Vienne avait ouvert une enquête pour «disparition inquiétante», car le scénario d'une fugue éventuelle ne semblait guère probable.
Après une battue organisée dimanche à l'initiative de la sœur aînée dans le secteur de la disparition, près d'un ensemble sportif, les recherches avaient repris lundi matin à l'aide d'un chien spécialisé, qui a marqué au niveau d'une buse près d'un ruisseau.
Au total, 130 militaires de la gendarmerie ont été mobilisés dans le cadre des opérations de recherche.