Adèle Haenel, devenue une figure du combat féministe depuis sa sortie fracassante de la dernière cérémonie des César, s’est exprimée sur la nomination de Gérald Darmanin au ministère de l’intérieur, qu’elle considère comme une «insulte».
«La nomination de Gérald Darmanin est très très très problématique», a-t-elle dénoncé au micro d’Augustin Trapenard sur France inter ce lundi. «Je le vois comme une manière de punir le peuple pour sa vitalité.»
«C’est une insulte en fait, a-t-elle ajouté. Je suis désolée de reprendre les mêmes mots, parce que c’est les mêmes faits, c’est une insulte à une partie de la population qui s’est soulevée, qui s’est soulevée dans le sens de l’humanisme (…), qui veut défendre l’égalité et la liberté, la fraternité et la sororité.»
Adèle Haenel dénonce la nomination de Gérald Darmanin au poste de ministre de l’Intérieur, alors que ce dernier est sous le coup d’une plainte pour viol, dont les faits remonteraient à 2009. Cette nomination avait engendré une vague de colère chez les militantes féministes. Le ministre s’estime quant à lui victime de diffamation dans cette affaire.
Dans la rue ou sur les réseaux sociaux, des hommes et des femmes s’étaient insurgés contre le César attribué à Roman Polanski en février dernier, et de manière générale, contre les violences faites aux femmes.
Discrète depuis cette fameuse cérémonie des César, durant laquelle elle s'était levé à l'annonce de la victoire du réalisateur, Adèle Haenel est également revenue lors de cette interview sur son combat contre le racisme et de sa participation aux manifestations de soutien à la famille Traoré. Elle a qualifié notamment Assa Traoré «d’héroïne», pour son combat contre les violences policières qu’elle mène depuis la mort de son frère, Adama, décédé à la suite de son interpellation en 2016.
La comédienne sera par ailleurs à l’affiche du premier long métrage d’Aude-Léa Rapin, «Les héros ne meurent jamais», en salle ce mercredi 30 septembre.