L'heure de la rentrée a sonné, même pour les syndicalistes. C'est ainsi qu'un préavis de grève a été lancé à la SNCF pour le jeudi 17 septembre.
Comme d'habitude, ce prévis court de la veille à 20h, au lendemain à 7h55. Et l'objet principal de cette grève est la situation du fret. La CGT Cheminots dénonce en effet «un plan social déguisé» après la décision de la direction de fermer trois sites de production de maintenance de wagons, malgré «les annonces [d'Emmanuel] Macron le 14 juillet prônant la relance du fret ferroviaire».
Préavis de grève du Mercredi 16 Septembre 2020 à 20h00 au Vendredi 18 Septembre 2020 à 7h55.
Ce préavis de grève couvre l’ensemble des salariés du GPU ainsi que ceux appelés à les remplacer
Source : https://t.co/6V67KliT3N pic.twitter.com/JG13Le6XYW— CGT Cheminots (@cgtcheminots) August 28, 2020
Au-delà des emplois directement concernés (une soixantaine), le syndicat souhaite interpeller sur la sous-traitance de nombreuses tâches au privé et les dangers des restructurations imposées par la SNCF, «qui propose toujours aux salariés de faire plus, plus vite avec moins de moyens».
Selon CGT Cheminots, ces inquiétudes n'ont pas été entendues au plus haut. Le syndicat a en effet assuré avoir été informé par la direction qu’il n’y aurait pas «de séance de négociation» avant cette journée de grève.
La position du gouvernement est elle aussi pointée du doigt, et en particulier le plan de relance. Si l'Etat a annoncé que 4,7 milliards seraient affectés au ferroviaire, la CGT évoque «un engagement pour plus tard», «très loin des moyens nécessaires pour améliorer et développer le service public ferroviaire».
De son côté, SUD-Rails a dénoncé un plan qui «ne contient aucune initiative nouvelle ou décision concrète pour atteindre des objectifs écologiques sans cesse renouvelés mais jamais atteints».
Pour autant, cet appel à la grève a été critiqué par le gouvernement. «J'ai du mal à comprendre très honnêtement cette grève. [...] J'ai l'impression d'une grève par habitude, c'est dommage», a affirmé sur Franceinfo Jean-Baptiste Djebbari, le ministre délégué aux Transports.
Mais cette journée d'action du 17 septembre ne devrait pas affecter que les transports. Interporfessionnelle, elle a été décidée par la confédération CGT, qui a reçu le soutien de la FSU, Solidaires, et des organisations de jeunesse (UNEF, UNL, MNL, FIDL).
Une rupture profonde s’impose !
Les organisations appellent à faire de la journée du 17 septembre une première journée d’action, selon des modalités à définir dans les secteurs professionnels et les territoires pour imposer le changement nécessaire.https://t.co/unxRz1UrsI pic.twitter.com/ce57ErxjzU— La CGT (@lacgtcommunique) August 27, 2020
Avec pour mot d'ordre «l'urgence sociale», les organisateurs estiment que «la priorité doit être donnée à la préservation et à la création en nombre d’emplois stables et qualifiés».
Du côté des soignants, l'union syndicale CGT de l'Assistance publique (Usap-CGT) a d'ores et déjà appelé les professionnels de santé du public et du privé à participer à cette journée de mobilisation.
Malgré le Ségur de la santé, les soignants dénoncent pêle-mêle le manque d'effectifs, la précarité, la remise en cause de la réduction du temps de travail, les financements insuffisants ou encore le manque de lits.