La sonnette d’alarme est tirée. Le pays est confronté à une hausse «préoccupante» du nombre de cas de coronavirus a indiqué, dimanche, l’agence nationale Santé publique France.
Les hospitalisations de patients progressent en effet fortement et plusieurs hôpitaux font face à une hausse des admissions en réanimation, faisant craindre un rebond généralisé de l’épidémie.
Le virus «circule de plus en plus rapidement», a ainsi expliqué le ministre de la Santé, Olivier Véran, hier, sur France Inter. Mais la France, a-t-il assuré, peut «éviter» une deuxième vague. A condition de jouer collectivement.
Des voyants au rouge
Preuve que la situation empire, les signaux d’alerte épidémiques s’allument les uns après les autres. Alors qu’hier, on recensait une trentaine de départements classés rouge où la circulation du virus est considérée comme forte, une vingtaine de territoires sont désormais au-dessus du seuil d’alerte - soit 50 cas de coronavirus ou plus pour 100.000 habitants.
Dans le même temps, le taux de positivité (soit la part des cas positifs sur l’ensemble des personnes testées sur sept jours) a, au global, continué d’augmenter pour atteindre 4,9 % dimanche dernier, contre 4,3 % en milieu de semaine précédente. Une hausse qui peut, certes, s’expliquer par la hausse du nombre de tests pratiqués, mais pas seulement, car les admissions en réanimation repartent elles aussi à la hausse.
.@olivierveran : "On est sur une pente avec un facteur de reproduction du virus inférieur au printemps dernier. Le #virus circule malgré tout rapidement. Donc oui c'est préoccupant" #Santé #Covid #le79Inter pic.twitter.com/qtDHfZYqUf
— France Inter (@franceinter) September 8, 2020
Les Bouches-du-Rhône sont à cet égard au centre de toutes les attentions alors que, dimanche, 67 malades se trouvaient en «réa», contre 30 une semaine plus tôt. Avec plus de 190 cas de coronavirus pour 100.000 habitants, le département méridional connaît également la plus forte incidence de tout le pays.
Mais la Gironde, classée rouge après avoir été épargnée par la première vague, a elle aussi vu son nombre de cas doubler en une semaine pour atteindre 125 cas pour 100.000 habitants, soit un niveau proche de celui de Paris (151).
Autre signe préoccupant, six jours à peine après la rentrée, le ministère de l’Education nationale recensait déjà 28 écoles et 262 classes fermées à cause du Covid. Des cas venant s’ajouter aux 560 foyers épidémiques en cours d’investigation à date par les autorités sanitaires. Et les prochains jours, avec le retour de plus en plus fréquent des salariés en présentiel et des transports en commun souvent bondés, seront eux aussi très scrutés.
La seule clé : l’anticipation
Même si la situation a de quoi inquiéter, il reste des raisons d’espérer. En effet, par rapport au début de l’épidémie, les soignants connaissent beaucoup mieux la maladie. Au point d’ailleurs que plusieurs professionnels de santé sont prêts à faire passer la période d’isolement de quatorze à sept jours. Une décision qui devrait être actée vendredi, comme l’a indiqué, hier, Olivier Véran.
En revanche, ce que les médecins redoutent, c’est un chevauchement de l’épidémie de Covid-19 avec celle de grippe saisonnière. Dans ce contexte, l’anticipation et l’application des gestes barrières apparaît plus que jamais cruciale. Et «il faut surtout se faire vacciner contre la grippe, c’est fondamental», plaide en outre le docteur Constantin, interrogé par Franceinfo.
Mais alors que la campagne doit démarrer à la mi-octobre, rien ne dit qu’il y aura assez de doses disponibles...