Allant à rebours des recommandations officielles des autorités, l'Académie nationale de médecine a estimé lundi qu'il n'était pas nécessaire de laver ses masques en tissu réutilisables à 60°.
Ces masques «peuvent être lavés à la main ou en machine, avec un détergent, comme le linge de corps, la température de 60°C n’étant pas plus justifiée pour le lavage des masques que pour le lavage des mains», a expliqué la société savante dans un communiqué destiné à faire le point sur l'usage des masques, à l'heure où il devient obligatoire presque partout en France.
L'Académie de médecine contredit ainsi les consignes de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) qui, dans un avis datant du 25 mars et révisé le 21 avril, recommande de laver son masque en tissu en machine, à 60 ° pendant au moins 30 minutes. Une directive reprise par le gouvernement sur son site officiel.
Par ailleurs, l'académie certifie que ces masques «sont réutilisables après chaque cycle de lavage - séchage tant que leurs qualités (maillage du tissu et intégrité des brides) ne sont pas altérées», alors que la plupart des masques en tissu sont homologués pour 10, 20, 40 ou 50 lavages maximum. «Ils doivent être changés lorsqu’ils deviennent humides et ne jamais être portés plus d'une journée», a-t-elle également rappelé.
A privilégier «dans l'espace public»
La renommée institution médicale est du même avis que le Haut conseil de la santé publique (HCSP) lorsqu'elle appelle à privilégier ce type de masques «dans l'espace public», «pour d'évidentes raisons économiques et écologiques». Reconnaissant qu'ils «ont des performances légèrement inférieures à celles des masques chirurgicaux en termes de filtration et d'étanchéité», l'académie assure qu'«ils offrent généralement de meilleures qualités de confort et de "respirabilité"». Selon elle, les masques en papier jetables, dits «chirurgicaux», doivent être réservés pour les «activités de soins» et «les personnes malades ou en isolement».
Alors qu'«une pléthore d'affirmations souvent contradictoires entretient la confusion générale», elle recommande enfin «que l'obligation du port du masque, systématiquement associée aux mesures de distanciation, soit instaurée dans tous les lieux publics, clos et ouverts, selon des règles faciles à comprendre, à appliquer et à contrôler» et «qu'une information claire et simplifiée sur l'usage des masques soit largement diffusée».