Jean Castex a fait sa rentrée médiatique ce mercredi matin, en étant l'invité de la matinale de France Inter. Largement consacrée au coronavirus, cette interview a permis au Premier ministre de faire plusieurs annonces sur le sujet, à la veille d'une conférence de presse portant sur la reprise de l'épidémie.
Le plan de relance présenté le 3 septembre
Alors qu'il devait initialement être dévoilé mardi 25 août, le plan de relance économique post-coronavirus sera présenté le jeudi 3 septembre, a indiqué Jean Castex, précisant qu'il était déjà «bouclé».
Deux milliards d'euros pour la culture dans le plan de relance
Durement touché par le confinement, le secteur de la culture bénéficiera d'une «dotation exceptionnelle» de deux milliards d'euros dans le plan de relance, soit 2 % de son montant global (100 milliards d'euros). «C'est un choix politique, inédit (...). Ça veut dire que nous pensons d'abord que la culture est une activité économique, il faut le dire haut et fort», a déclaré Jean Castex.
Masque obligatoire dans les salles de spectacle et les cinémas
Tout en appelant les Français à «aller au théâtre, au cinéma», le Premier ministre a annoncé que le port du masque serait rendu «obligatoire» dans les salles, alors qu'il ne l'était jusque-là seulement lorsque les distances de sécurité ne pouvaient être respectées. Ainsi, la distanciation physique sera supprimée dans ces lieux. Sauf dans les zones classées «rouges», à forte circulation du virus, où «il y aura le cumul des deux obligations», a précisé Jean Castex.
Allez au cinéma, allez au théâtre !
Dans le #PlanDeRelance, 2 milliards d'euros seront consacrés à la culture : c'est un choix politique.
Je rencontrerai demain les professionnels du secteur avec @R_Bachelot.#le79inter pic.twitter.com/DyUt2JccUr— Jean Castex (@JeanCASTEX) August 26, 2020
Ecole : Castex ne veut pas «payer des masques à des familles qui n'en ont pas besoin»
Défendant le refus du gouvernement de distribuer des masques gratuitement à tous les élèves, alors même qu'ils vont devenir obligatoires au collège et au lycée à la rentrée, le successeur d'Edouard Philippe a déclaré qu'il n'était pas question de «payer des masques à des familles qui n'en ont absolument pas besoin». «Aucun pays au monde» n'a pris une telle mesure, a-t-il fait valoir, en rappelant que les personnes fragiles, pour des raisons médicales ou financières, bénéficiaient déjà de la gratuité, et que 50 millions de masques avaient déjà été envoyés par La Poste à trois millions de familles en situation de précarité, représentant neuf millions de personnes.
.@JeanCASTEX : "Il n'y a pas de gratuité générale des masques, pas plus qu'il n'en existe ailleurs. On cible les personnes vulnérables et les personnes les plus précaires." #le79inter pic.twitter.com/9UDvLHBRAa
— France Inter (@franceinter) August 26, 2020
Jauge à 5.000 personnes : plus de dérogation possible dans les départements «rouges»
Après la polémique sur le Puy du Fou, qui a accueilli 9.000 spectateurs le 15 août, Jean Castex a annoncé qu'«il ne (serait) plus possible à l'autorité préfectorale de déroger» à la jauge maximale de 5.000 personnes «dans les départements rouges, c'est-à-dire où il y a une forte circulation virale», notamment en Ile-de-France. Cette jauge pourrait être abaissée, et il sera même possible d'«interdire» des spectateurs dans des stades ou lieux de spectacle.
Des reconfinements possibles dans les Ehpad
Face à la recrudescence de l'épidémie de Covid-19, le locataire de Matignon a indiqué que des reconfinements d'Ehpad, «des établissements particulièrement fragiles», pourraient intervenir «au cas par cas, si nécessaire». Quant à la possibilité de reconfinements localisés de certaines régions, cette hypothèse est envisagée, mais ce n'est pas «l'objectif» du gouvernement, a déclaré Jean Castex.
L'appli StopCovid «n'a pas obtenu les résultats espérés»
L'application française de traçage de contacts StopCovid «n'a pas obtenu les résultats» espérés dans la lutte contre le coronavirus, a reconnu le Premier ministre, «peut-être (...) par défaut de communication». Mais «nous savions que tester grandeur nature pour la première fois de tels outils dans le cas de cette épidémie serait particulièrement difficile» et «nous ne sommes pas le seul pays à faire ce même constat», a-t-il ajouté. Selon un récent décompte de la Direction général de la santé (DGS), StopCovid a été téléchargée 2,3 millions de fois et seulement 72 notifications de contacts à risque ont été envoyées.