Elle n'est pas la première à être évincée par le comité Miss France pour des photos dénudées. Mais le cas d'Anaëlle Guimbi, candidate à l'élection de Miss Guadeloupe 2020, est singulier puisque ces clichés avaient été réalisés dans le cadre d'une campagne de lutte contre le cancer du sein. Une belle cause, certes, mais qui ne fait pas le poids face au règlement selon Sylvie Tellier, la directrice du comité.
Se disant «désolée et attristée de cette situation», cette dernière a indiqué que «le comité Miss Guadeloupe a reçu une dénonciation concernant les photos de cette jeune femme. Et même s'il est évident que ces photos n'ont rien d'obscène ou d'érotique, nous avons appliqué le règlement pour éviter toute procédure à l'encontre de l'association de Guadeloupe».
Mettre sa notoriété au service de la lutte contre le #CancerDuSein: un exemple qui devrait tous nous inspirer.
La Ligue soutient @AnahGmb, candidate à l'élection de Miss Guadeloupe disqualifiée pour ses photos, et demande à @MissFrance de revenir sur cette décision inacceptable. https://t.co/8e8oLwzHXe— la Ligue contre le cancer (@laliguecancer) August 22, 2020
Dans cette affaire, Sylvie Tellier met en cause «une société de la dénonciation» où «tout va trop vite». Mais, sur Twitter, c'est le comité Miss France lui-même qui est jugé responsable. En réaction à l'éviction d'Anaelle Guimbi, 20 ans, la Ligue contre le cancer a partagé les photos qui lui ont valu cette disqualification.
L'un de ses seins est apparent, mais maquillé grâce au body painting (peinture sur corps). Demandant au comité de revenir sur «cette décision inacceptable», l'association salue l'initiative de la jeune femme : «Mettre sa notoriété au service de la lutte contre le cancer du sein : un exemple qui devrait tous nous inspirer».
Lettre ouverte des femmes touchées par le cancer en Outre Mer à @SylvieTellier @MissFrance @missgpeofficiel #Cancer #MissGuadeloupe pic.twitter.com/ScJY5pCN3w
— ProjetAmazones (@ProjetAmazones) August 21, 2020
Comment accepter qu’une jeune femme soit disqualifiée pour avoir montrer une partie de sa poitrine pour soutenir la prévention du cancer du sein ? Honte au comité miss France et soutien total à @AnahGmb #retrograde https://t.co/hDqJN2u89K
— Valerie Trierweiler (@valtrier) August 22, 2020
Un avis partagé par le Projet Amazones, qui avait piloté cette campagne à l'époque. Dans une lettre adressée au comité Miss France, l'association a elle aussi demandé la réintégration d'Anaëlle Guimbi, se disant «déçue et surprise» de cette décision. La jeune candidate a également reçu le soutien de Valérie Trierweiler, journaliste, qui, jugeant la situation «impensable», n'a pas hésité a utilisé le hashtag #rétrograde.
la seule responsable de mes actes. Le body painting c’est considéré comme du nu. C’est les règles, je n’y avais pas prêté attention, j’espère juste que les prochaines candidates pourront se servir de mon “erreur” pour ne pas la reproduire.
— Anaëlle Guimbi (@AnahGmb) August 21, 2020
Ces prises de position n'auront toutefois pas eu l'effet escompté puisque l'élection de Miss Guadeloupe a eu lieu vendredi 21 août... sans Anaëlle Guimbi. La couronne est revenue à Kenza Andreze Louison, âgée de 20 ans elle aussi. «On ne peut pas faire d'exception», a justifié Sylvie Tellier.
La principale concernée a exprimé sa déception sur Twitter, sans la moindre amertume. Jugeant que «le comité n'est pas fautif», Anaelle Guimbi a précisé qu'elle ne regrettait «en aucun cas d'avoir posé pour ces photos» et «défendu cette cause». «Seule responsable de [ses] actes», la jeune femme a demandé à ses abonnés de ne pas «boycotter l'élection» car «les autres filles méritent», faisant ainsi preuve de l'élégance que le comité Miss France dit si souvent rechercher.