Cela fait un mois que Jean Castex a pris ses fonctions de Premier ministre. Un début de gouvernance très médiatique, qui l’a vu multiplier les apparitions sur le terrain et les prises de parole.
Beaucoup de déplacements
Le chef du gouvernement a décidé d’occuper le terrain pour son premier mois. Une façon de se montrer au plus près des Français - qui ne le connaissaient pas ou très peu avant sa nomination-, mais aussi de s’afficher sur tous les fronts, dans une période délicate sur le plan économique et sanitaire. Au total, 21 déplacements, dont un en Guyane, ont été recensés par le JDD depuis le 3 juillet.
Commissariat, Ehpad, centre de formation d’apprentis… Les lieux des visites ont collé de près à l’actualité, tout en suivant la feuille de route de l’exécutif.
Un membre du gouvernement a expliqué à l’AFP que ces déplacements sont également un moyen de se démarquer de son prédécesseur, Edouard Philippe : «il a assez bien pris les habits qu’on avait envie de lui mettre, c’est-à-dire "les territoires, le concret". Il avait besoin d’être dissonant avec le Premier ministre sortant et c’est plutôt réussi».
Cette omniprésence médiatique, alors qu’Edouard Philippe s’était plutôt effacé derrière Emmanuel Macron lors de son arrivée à Matignon, devrait encore durer jusqu’à la fin de l’été, de façon à ce que le nouveau Premier ministre soit définitivement installé et identifié par l’opinion public au moment de conduire les dernières grandes réformes à mener d'ici à 2022.
Le coronavirus toujours là
Si le Premier ministre tient à montrer qu’il est «opérationnel 24 heures sur 24», c’est aussi parce que la France subit, comme les autres pays du globe, la crise sanitaire du Covid-19. «Le virus n’est pas en vacances et nous non plus», a-t-il d’ailleurs tenu à rappeler ce lundi, lors d’un nouveau déplacement à l’hôpital de Roubaix.
Jean Castex, qui était d'ailleurs le monsieur déconfinement de l’exécutif avant d’être nommé à Matignon, s’est rapidement heurté aux comportements dangereux de certains avec les vacances. Face aux images de soirées festives, aux refus de porter le masque, tandis que les statistiques rappellent quotidiennement que le coronavirus est toujours bien présent, son but a été de marteler l’importance du respect des mesures sanitaires.
Alors que le gouvernement doit faire face à l’impact de cette période sur l’économie française, il a rappelé qu’il fallait absolument «éviter un reconfinement généralisé», afin de ne pas «arrêter la vie économique et sociale» du pays une nouvelle fois.
L’insécurité au cœur de l’actualité
Le premier mois de Jean Castex comme Premier ministre a aussi été rythmé par de nombreux faits divers retentissants dans l’opinion publique (le meurtre de la gendarme Mélanie Lemée, celui du chauffeur de bus Philippe Monguillot, celui d’Axelle Dorier, les guet-apens contre les forces de l’ordre ou les pompiers, les règlements de compte…). Il a ainsi dû afficher sa fermeté sur le sujet de l’insécurité, dont l’opposition se saisit aisément pour attaquer l’exécutif.
Il s’est ainsi engagé sur un renforcement de la police de proximité, en dévoilant notamment une expérimentation de l’extension des compétences de la police municipale. Face à une «justice (qui) a trop longtemps été délaissée», il a aussi annoncé le 25 juillet la création de 150 emplois fin 2020 pour «renforcer l’action pénale de proximité pour la répression de la délinquance du quotidien».