Quatre enfants sont morts mardi 28 juillet dans un accident de la route à Laon (Aisne). Cinq véhicules, dont un camion-benne et deux fourgonnettes, sont impliqués. Que s’est-il passé ?
L’accident
L’accident s’est produit vers 15h, sur une route nationale, la RN2, à hauteur de Laon. «Il semble qu’un véhicule ait été percuté par un camion qui venait en sens opposé et que ce même véhicule ait été également percuté par l’arrière», a indiqué Jean-Baptiste Djebbari, ministre des Transports, à France Bleu.
La voiture en question, où était installés une mère et quatre enfants, a alors pris feu et quitté la chaussée. «Dès les premiers appels, à partir de 15h06, on avait cette notion d’enfants dans un véhicule en feu», ont rapporté les pompiers à l’AFP. «Le véhicule s’est embrasé dès le choc».
Les victimes
Les quatre enfants présents dans la voiture sont décédés. La conductrice (42 ans), mère d’au moins «une partie de la famille», se trouvait «en urgence absolue», même si son pronostic vital n’était pas engagé, a indiqué Jean-Baptiste Djebbari.
Selon des sources policières par Le Parisien, elle serait parvenue à sortir du véhicule malgré de graves blessures, avant d’assister impuissante à l’embrasement de son véhicule. L’un des enfants étaient le sien, selon le journal, les trois autres ceux de sa sœur. Les jeunes victimes avaient entre 9 et 13 ans, a informé le ministère de la Justice.
Le ministre en charge des transports @Djebbari_JB s'est rendu sur les lieux du dramatique accident à #Laon afin d'exprimer la compassion du gouvernement aux victimes et à leurs proches et de saluer les agents engagés dans les opérations de secours sur site pic.twitter.com/1Syupaxkf2
— Préfet de l'Aisne (@Prefet02) July 28, 2020
Un blessé léger a également dû être pris en charge. Les autres personnes impliquées dans l’accident sont «durement choquées psychologiquement», ont indiqué les pompiers.
Le conducteur du camion mis en cause
Placé en garde à vue immédiatement après l’accident, le conducteur du camion-benne a été testé négatif aux tests d’alcoolémie et de stupéfiants. «Aucune infraction relative au temps de transport n’a été constaté», a précisé le ministère de la Justice, indiquant par ailleurs que le même homme venait d’être impliqué dans un délit de fuite commis à Soissons (à environ 30 km), peu de temps avant, suite à un accident matériel. Aucun lien avec l’accident mortel, cependant, précise le communiqué.
Le chauffeur du poids lourd aurait expliqué avoir perdu le contrôle de son véhicule en ramassant quelque chose au sol de sa cabine de conduite, a indiqué une source policière à franceinfo. Lorsqu’il a relevé la tête, il a failli heurter la fourgonnette devant lui et s’est déporté, percutant alors la voiture.
Le chauffeur a été mis en examen jeudi 30 juillet pour homicide involontaire, a indiqué le parquet, précisant qu'il avait percuté plusieurs voitures après avoir effectivement été «distrait par un câble» qui le gênait.
L'homme de 57 ans a également été mis en examen pour «blessures involontaires ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure à 3 mois par un conducteur de véhicule», ainsi que pour un délit de fuite commis à Soissons quelques dizaines de minutes plus tôt - sans lien direct avec le drame - a détaillé le parquet dans un communiqué.
«En l'état des investigations, il apparaît que le conducteur du poids lourd a été distrait par un câble le gênant à l'intérieur de son véhicule. Il a détourné le regard afin de s'en occuper. Lorsqu'il a relevé la tête, il s'est aperçu d'un ralentissement et n'a pas été en mesure de stopper son véhicule, percutant ceux devant lui. Le véhicule des victimes a été pris dans ce carambolage», a expliqué le procureur.
Une enquête pour «homicide et blessures involontaires par conducteur d’un véhicule a été ouverte. Une information judiciaire devrait l’être également, pour préciser les circonstances du drame et réaliser des expertises.