Un adolescent de 16 ans a été grièvement blessé à l'oeil dans la nuit du 13 au 14 juillet, à Paris, apprend-on ce mardi de sources concordantes. Il dit avoir été victime d'un tir de LBD en marge d'affrontements entre la police et un groupe de jeunes. Une enquête a été ouverte.
Diligentée par le parquet de Paris, les investigations ont été confiées à l'IGPN, la police des polices, pour faire toute la lumière sur cette affaire.
Selon les dires de l'adolescent, alors qu'il allait chez un ami récupérer des jeux vidéo près de chez lui, dans le 18e arrondissement de Paris, il s'est retrouvé coincé en chemin entre un groupe de jeunes et des policiers.
Ce soir-là, en pleine fête nationale, le quartier était en proie à de violents tirs de mortiers sauvages, alors que la plupart des feux d'artifice du 14-Juillet avaient été annulés à cause de l'épidémie de coronavirus, ce qui expliquait une forte présence policière.
Les forces de l'ordre «forcées» d'utiliser le LBD
Selon Linda Kebbab, du syndicat Unité SGP Police-FO, c'est dans ce contexte que les agents ont été «forcés d'utiliser le LBD pour contraindre les agresseurs cachés».
De son côté, l'adolescent assure qu'il ne faisait pas partie du groupe de jeunes qui s'en est pris à la police.
L'enquête, ouverte pour «violences par personne dépositaire de l'autorité publique» va à présent devoir délimiter le rôle de chaque protagoniste et confronter les versions.
Très critiqués, les LBD ont donné lieu ces derniers mois à des débats enflammés, notamment dans le cadre des manifestations de gilets jaunes, dont plusieurs, à l'instar de leur figure de proue Jérôme Rodrigues, ont également été blessés à l'oeil.
Des voix s'élèvent alors depuis régulièrement pour réclamer l'interdiction de ces armes. Mais le Conseil d'Etat, dans une décision rendue en février 2019, s'est opposé à cette interdiction.
Pour la plus haute juridiction administrative du pays, l'emploi d'un LBD n'est pas «de nature à caractériser une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de manifester et au droit de ne pas être soumis à des traitements inhumains ou dégradants».