Face «aux signes» de reprise de l'épidémie de coronavirus, Emmanuel Macron a annoncé dans son interview mardi 14 juillet que le port du masque allait devenir obligatoire dans «les espaces publics clos». Le décret entrera «en vigueur la semaine prochaine», a annoncé le Premier ministre Jean Castex jeudi au Sénat. Mais la définition de ces lieux reste encore floue.
Alors que les médecins réclament cette mesure depuis plusieurs jours, le président de la République n'a pas détaillé le cadre de sa future application. Après avoir critiqué le port «erratique» du masque, il a regretté «qu'en France, on [soit] contre les règles uniformes en disant : c'est totalement absurde, mais dès qu'il n'y a pas de règles uniformes, on les demande».
On peut donc imaginer que la volonté d'Emmanuel Macron va être de donner un cadre global et cohérent au port du masque.
Au lendemain des déclarations du président, le Premier ministre Jean Castex a précisé que le port du masque sera obligatoire «dans les commerces» et les lieux fermés «recevant du public».
le règlement appliqué aujourd'hui
Dans les transports en commun (y compris les taxis), le port du masque est obligatoire à tout moment. Idem à l'intérieur des théâtres, musées et monuments.
En revanche, dans les restaurants, les bars et les cafés, si les salariés ont l'obligation de porter le masque en permanence, les clients peuvent le retirer au moment où ils mangent. Les cinémas fonctionnent sur le même principe, avec le masque obligatoire dans l'entrée et les couloirs, mais pas lorsque le spectateur est assis dans la salle. Idem pour les salles de sport, le masque pouvant être retiré pendant l'effort.
Dans les magasins, petits comme grandes surfaces, le masque est conseillé mais pas obligatoire. Certains échoppes décident d'elles-même de l'imposer, tandis que d'autres laissent le choix au client.
Enfin, à l'intérieur des entreprises, les employés sont contraints de porter un masque uniquement «lorsque le poste ou les conditions de travail le nécessitent ou si la distance d’au moins un mètre ne peut être respectée ou garantie», d'après le protocole national de déconfinement des entreprises.
déjà un exemple en france ?
Depuis lundi 13 juillet, le port du masque est obligatoire à Saint-Ouen dans «tout établissement clos recevant du public», après un arrêté du préfet du département Seine-Saint-Denis.
Sont ainsi concernées les activités «d'ordre administratif ou commercial», comme les «commerces», la «mairie», les «services publics» ou encore les «parties communes des hôtels».
Le représentant de l'Etat dans le département a pris cette décision – sur recommandation de l'Agence régionale de santé – après la découverte de plusieurs cas de coronavirus dans une école de la ville.
Les sanctions éventuelles
Emmanuel Macron n'a pas indiqué dans son interview si les contrevenants s'exposeront à une amende ou seulement au refus de leur entrée par les lieux concernés.
Actuellement, une personne qui ne porte pas son masque peut être sanctionné dans les transports en commun par contravention de 135 euros.
Et à l'étranger ?
Chez nos voisins, certains ont déjà mis en place la mesure depuis longtemps, comme l'Allemagne, l'Italie ou le Portugal.
Mais elle est en train de s'étendre progressivement. Le port du masque est ainsi devenu obligatoire dans les lieux fermés en Catalogne (9 juillet), en Belgique (11 juillet) ou en Croatie (13 juillet). Il le deviendra aussi en Angleterre à partir du 24 juillet.