Son arrestation avait été rendue publique le 13 juillet dernier. Interpellé en Gironde, un pédophile présumé, identifié par les autorités comme «l'une des dix cibles prioritaires mondiales», «collabore» avec la justice, selon son avocat.
Ce Français, âgé de 40 ans, est soupçonné d'avoir administré des sites sur le darknet, la partie cachée d'internet, permettant «à des milliers d'internautes dans le monde d'avoir accès à des photographies ou vidéos à caractère pédopornographique», avait annoncé le parquet de Bordeaux.
Son arrestation avait nécessité six ans d'investigations menées par plusieurs services de police à travers la planète.
Placé en garde à vue puis en détention provisoire, l'homme est enclin à «collaborer avec la justice», a fait savoir son avocat qui a évoqué pour son client une «arrestation quasi-salvatrice», lui qui avait été «pris dans un engrenage».
«Il a souhaité collaborer et présenter ses excuses pour ce qu'il a fait [...] Ce n'est pas quelqu'un qui est dans une négation de l'horreur», a assuré Maître Simon Takoudju.
Un «monsieur tout-le-monde» le jour, un dangereux pédophile la nuit
Domicilié à Frontenac, à l'est de Bordeaux, le quadragénaire est décrit comme «inséré» par une source proche de l'enquête. Rien ne laissait paraître une telle activité criminelle, il avait des airs d'une «personne lambda». L'homme vivait avec sa femme, son fils et ses deux filles de 4 et 8 ans.
De même source, on sait que l'individu mettait en scène ses deux filles pour alimenter les sites pédopornographiques en contenu. Cet autodidacte de l'informatique, cantonnier (personne travaillant à l'entretien des routes, NDLR) officiait sur «trois ou quatre communes proches». Il se livrait à ses activités parallèles sous son toit le plus souvent, «la nuit», «a priori, sans éveiller les soupçons de sa femme».
Bien qu'agissant «en solitaire» derrière son ordinateur, l'homme avait toutefois «pour habitude d'échanger avec d'autres internautes, pour partager des contenus», a ajouté la source.
Le juge d'instruction qui a repris le dossier aura encore «de nombreuses investigations à mener», a assuré la procureure de la République de Bordeaux, Frédérique Porterie.