Une polémique de plus dans une affaire qui choque. Un homme de 29 ans a porté plainte ce 13 juillet pour «diffamation» et «dénonciation calomnieuse», a indiqué ce 14 juillet son avocat, après la diffusion d'une photo relayée notamment par Marine Le Pen, le présentant comme l'un des «assassins» du chauffeur de bus victime d'une agression mortelle à Bayonne.
Sa photo a été largement relayée sur les réseaux sociaux, notamment par le militant d'extrême droite Damien Rieu, la présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen ou d'autres élus du mouvement. Tous ont, depuis, supprimé leurs tweets. Le portrait de ce jeune Bayonnais avait été diffusé au même titre que le visage d'un des quatre agresseurs présumés, aujourd'hui écroués, un trentenaire soupçonné d'avoir caché les deux auteurs potentiels des coups dans son appartement à Balichon, le quartier de Bayonne où a eu lieu l'agression de Philippe Monguillot le 5 juillet.
Menacé et insulté depuis, le plaignant n'a de cesse de répéter, dans des vidéos qu'il diffuse sur le réseau social Snapchat notamment, qu'il n'a «rien à voir avec cette histoire». «On a été choqué de voir cette photo de notre frère, j'ai eu mal au ventre en voyant ça. S'il n'avait pas été basané, ça n'aurait jamais été repris, c'est de la récupération politique, de la manipulation totale», s'est insurgé le frère du plaignant. Il dénonce la diffusion du visage de son frère sur des «comptes racistes».
L'antenne de SOS Racisme de Bayonne fait savoir de son côté qu'elle compte saisir la justice. «La famille (du jeune homme, nlr) est complètement abasourdie, c'est catastrophique pour lui ce qu'il se passe», indiquait lundi Djamel Mohammedi, porte-parole de l'association. Suite à l'agression mortelle de Philippe Monguillot, décédé le 10 juillet à l'hôpital de Bayonne, quatre personnes avaient rapidement été interpellées avant d'être mises en examen et placées en détention provisoire.