Une centriste pour réconcilier le pouvoir central et les régions. Jacqueline Gourault (MoDem), 69 ans, a conservé, lundi 6 juillet, son poste de ministre de la Cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales dans le gouvernement Castex.
Née dans le Loir-et-Cher, Jacqueline Gourault devient d'abord enseignante d'histoire-géographie dans sa région. Elle commencera à s'intéresser à la politique durant la campagne anticipée de l'élection présidentielle de 1974, au cours de laquelle elle soutient le candidat de la droite, Valéry Giscard d'Estaing.
Ce n'est qu'en 1983 que Jacqueline Gourault fait ses premiers pas sur la scène politique, en étant élue conseillère municipale de La Chaussée-Saint-Victor, commune du Loir-et-Cher. Elle tiendra ensuite la mairie durant plus de 25 ans, de 1989 à 2014.
Candidate aux législatives de 1993, l'édile est battue par Jack Lang, maire de Blois et ancien ministre de la Culture sous François Mitterrand. Elle est finalement élue sénatrice du Loir-et-Cher à partir de 2001 (et jusqu'en novembre 2017), et deviendra vice-présidente de la Chambre haute en 2014.
La chouchou de Bayrou ?
Fidèle alliée de François Bayrou, Jacqueline Gourault prend sa carte du MoDem dès sa création en 2007, contrairement à la plupart de ses collègues centristes qui rejoignent Nicolas Sarkozy. Elle y occupera le poste de vice-présidente exécutive du Bureau, ainsi que celui de présidente de la Fédération régionale du MoDem du Loir-et-Cher pendant quelques mois.
Si Jacqueline Gourault accorde d'abord sa confiance à Alain Juppé lors des primaires des Républicains en 2016, elle décide finalement de parrainer Emmanuel Macron, candidat à la présidentielle. Après la victoire de ce dernier, elle se voit confier, dès le 21 juin 2017, une nouvelle fonction dans le gouvernement d'Edouard Philippe : celle de ministre auprès du ministre d'Etat à l'Intérieur, Gérard Collomb – un poste nouvellement créé. Une nomination qui survient «grâce à François Bayrou», selon ses propres dires.
Au cours les premiers quinze mois du quinquennat, Jacqueline Gourault est surnommée en coulisses la «Madame Collectivités locales», gagnant le surnom d'«agent traitant» du gouvernement auprès des élus. Son objectif ? «Faire de la pédagogie» et éviter que le fossé d'incompréhension ne se creuse entre les élus de terrain et l'exécutif, que ce soit à propos des dotations globales de fonctionnement ou l'abaissement de la vitesse à 80km/h. Une mission qui l'a occupée à plein temps au cours des derniers mois et qui va sans doute l'accaparer encore longtemps dans la perspective de l'acte 3 du quinquennat, au cours duquel le président de la République veut tracer un «nouveau chemin». Jusqu'à la prochaine présidentielle.