Après la nomination de Jean Castex au poste de Premier ministre, vendredi 3 juillet, en remplacement d'Edouard Philippe, la liste des ministres du nouveau gouvernement sera connue lundi. Celle des secrétaires d'Etat devrait suivre dans la foulée. Entre ce que l'on sait et ce qu'il se dit, le résumé des dernières heures avant les annonces fatidiques.
C'est dans la soirée du jeudi 2 juillet que le compte à rebours a été enclenché.
C'est en effet ce jour-là que le désormais ex-Premier ministre, Edouard Philippe, a présenté sa démission, avant une déclaration officielle le lendemain, vendredi. Ce faisant, le conseil des ministres initialement prévu a été annulé.
Quelques heures plus tard, Jean Castex, connu jusqu'alors comme le «Monsieur déconfinement» du pays, s'est ensuite vu propulser à la tête du gouvernement.
C'est donc cet énarque de 55 ans, ancien secrétaire général adjoint de l'Elysée de Nicolas Sarkozy et maire de Prades (Pyrénées-Orientales) depuis 2008, qui doit tracer le «nouveau chemin» voulu par Emmanuel Macron.
Vendredi soir, sur le plateau de TF1, le nouveau Premier ministre s’est décrit comme un «gaulliste social», prônant des valeurs, de «responsabilité», de «laïcité», et d'«autorité», tout en reconnaissant que «l’écologie n’est pas une option».
Une prise de parole très écoutée dans la Macronie et bien au-delà, le deuxième chef de gouvernement de l’ère Macron devant constituer sa nouvelle équipe et alors que plusieurs noms de personnalités de tous horizons circulent.
Pour autant, Jean Castex se veut ferme : «La composition de mon équipe correspondra aux priorités que nous nous fixons ; ce n'est pas un casting, c'est un choix politique et cela doit répondre à une exigence de compétence», a-t-il précisé dans les colonnes du JDD, ce dimanche 5 juillet.
«Ce qui m’importe, c’est l’opérationnalité des ministres : être capable, d’où qu’on vienne, d’entrer en action tout de suite», a-t-il ajouté. Alors que le prochain Conseil des ministres aura lieu mercredi 8 juillet, le Premier ministre Castex entend ainsi «agir vite» pour «engager une relance économique, écologique et sociale».
Une vingtaine de ministres
Samedi, avant de prendre la route pour Corbeil-Essonnes pour son premier déplacement officiel sur le site de recherche et de production de semi-conducteurs du groupe X-FAB France, Jean Castex s'est entretenu pendant deux heures avec Emmanuel Macron au sujet de la composition du futur gouvernement.
Selon une information du service politique de CNEWS, la liste des nouveaux ministres et portefeuilles est même arrêtée.
De source proche du dossier, il était au départ prévu qu'elle soit même dévoilée ce dimanche. Mais finalement, le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand a annoncé que la composition du gouvernement serait «probablement» connue lundi matin, ce que l'Elysée a ensuite confirmé.
Les vérifications préalables entreprises par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), connue pour être particulièrement minitieuse, pourraient avoir changé la donne.
Reste que «dans un premier temps, il s'agira de la nomination d'une vingtaine de ministres et ministres délégués. D'autres nominations suivront», a indiqué une source élyséenne reprise par l'Agence France-Presse (AFP).
Pour rappel, jusqu'au dernier moment, de nombreux noms n'avaient cessé de circuler dans l'attente de ce remaniement.
Dans un article publié vendredi, RTL va même jusqu'à évoquer le nom de Claude Chirac, une proche de Brigitte Macron, pour le ministère de la Culture. Ancienne conseillère de son père, Jacques Chirac, elle avait laissé entendre qu'elle pourrait être intéressée par une carrière politique.
Pour remplacer Franck Riester, le nom de Claire Chazal, à qui on avait déjà proposé le poste en 2018 suite au départ de Françoise Nyssen, est lui aussi abondamment cité.
A l'Ecologie, ministère très important et où l'attente des Français sur le sujet est particulièrement grande, le nom de Laurence Tubiana, ex-ambassadrice pour la COP21 et présidente de la Fondation européenne pour le climat, revient lui aussi beaucoup.
Mais cette dernière, déjà évoquée pour remplacer Edouard Philippe, a finalement confié à l'Agence France-Presse ne pas être intéressée par le poste. François Molins, procureur près la Cour de cassation, tiendrait bien la corde pour remplacer Nicole Belloubet, la garde des Sceaux.
Dans le même temps, de nombreux députés de la majorité sont eux aussi imaginés au gouvernement. A telle enseigne que le JDD mentionne notamment Roland Lescure, Olivia Grégoire, ou le numéro un de La République en marche, Stanislas Guerini, pour Bercy. La MoDem Sarah El Haïry est évoquée quant à elle à la Jeunesse et Florian Bachelier à l'Intérieur, en remplacement de Christophe Castaner.
Toujours est-il qu'après la «surprise Castex», le président de la République pourrait bien surprendre à nouveau. Le profil des heureux élus, mais aussi la composition de chaque garde rapprochée, sera quoi qu'il en soit très scrutée.
Surtout après la nomination de Nicolas Revel, un proche d'Emmanuel Macron au poste de directeur de cabinet de Jean Castex, perçue par plusieurs observateurs comme une certaine volonté de contrôle du chef de l'Etat à peine voilée.
Les parlementaires de la majorité reçus dès lundi
Pour lancer l'acte 3 du quinquennat, l'exécutif aura en en tout cas à coeur de mettre d'ores-et-déjà les troupes macronistes en ordre de marche.
Il est ainsi déjà prévu que Jean Castex reçoive, dès lundi soir, les parlementaires de la majorité, avant un grand discours de politique générale prévu en milieu de semaine prochaine, a-t-on appris ce dimanche de sources concordantes.
Pour rappel, après la création d'un neuvième groupe politique à l'Assemblée nationale constitué de macronistes et d'anciens macronistes, LREM a perdu 7 de ses membres ou apparentés, tombant à 288, juste sous le seuil de la majorité absolue (289 sièges).
Même si le groupe majoritaire peut compter sur l'appui des députés Modem et Agir, il apparaît urgent d'insuffler un message de confiance à même de stopper l'hémorragie.