Arrivée en tête au deuxième tour ce dimanche 28 juin avec une large avance, Anne Hidalgo n'est toutefois pas encore élue officiellement. Les municipales étant un scrutin indirect, les Parisiens ne votent pas pour le ou la maire de la ville.
D'après la loi Paris-Lyon-Marseille, les municipales dans la capitale sont en réalité une addition de «mini-élections locales». Les Parisiens ne votent pas pour un candidat à la mairie centrale (Anne Hidalgo, Rachida Dati ou Agnès Buzyn), mais leur bulletin désigne le maire de leur arrondissement, parmi les têtes de liste des trois candidates.
Par exemple, dans le 9e arrondissement, les électeurs avaient le choix entre Delphine Bürkli (tête de liste LREM pour Agnès Buzyn), Arnaud Ngatcha (tête de liste «Paris en Commun» pour Anne Hidalgo) et Pierre Maurin (tête de liste LR pour Rachida Dati).
Des conseillers de Paris à élire
Suivant un calcul complexe, les résultats du deuxième tour déterminent la répartition des sièges d'élus dans les arrondissements. Ceux-ci forment ensuite le conseil de Paris, c'est-à-dire le conseil municipal de la capitale.
Les arrondissements ont néanmoins un «poids électoral» différent d'après leur population. Par exemple, le 8e arrondissement (qui est le moins peuplé avec 37.000 habitants) n'envoie que 3 conseillers de Paris. A l'inverse, le 15e (le plus peuplé avec 235.000 habitants) élit 18 conseillers.
A noter également que la réforme du statut de Paris, entrée en vigueur cette année, entraîne la fusion administrative des quatre premiers arrondissements, réunis dans le nouvel arrondissement «Paris–Centre».
Enfin, ce sont les 163 conseillers de Paris qui désignent le maire de la ville, avec un vote à bulletin secret. Ce «troisième tour» est programmé le vendredi 3 juillet cette année.
Ce dimanche soir, Anne Hidalgo est arrivée en tête dans suffisamment d'arrondissements pour obtenir la majorité (96 sièges sur 163 au total) des conseillers de Paris. Et donc être assurée de remporter le «troisième tour» décisif la semaine prochaine pour l'élection du maire.
La situation est identique pour les Marseillais et les Lyonnais, qui élisent eux aussi leurs maires d'arrondissement. En revanche, dans les autres grandes villes de France, les habitants votent directement pour les conseillers municipaux, qui choisissent ensuite le maire de la commune. Idem pour les présidentielles aux Etats-Unis, avec la désignation des «grands électeurs» par les Américains.