En dehors de Paris, c'était la ville de France la plus scrutée. Car alors qu'un remaniement ministériel se fait de plus en plus insistant, le Premier ministre Edouard Philippe se représentait à la mairie du Havre, son fief de Seine-Maritime. Et ce dimanche 28 juin, le chef du gouvernement a été réélu confortablement, au second tour de scrutin, avec 59 % des voix.
Arrivé en tête au premier tour du 15 mars dernier avec 43,59 % des voix (contre 52 % en 2014), Edouard Philippe était au départ crédité de 53 % des intentions de vote pour ce second tour. Le résultat final est donc mieux qu'attendu.
Son adversaire, le député communiste Jean-Paul Lecoq, n'a réussi, lui, à mobiliser que 41 % des électeurs, alors qu'il était crédité de 47 % des suffrages, selon les sondages.
A la tête d'une liste «citoyenne», le député pouvait pourtant bien espérer amplifier ses 35,87 % du premier tour en étant beaucoup plus sur le terrain face à un Premier ministre forcément accaparé par la gestion de la crise sanitaire à Paris.
Mais ce serait perdre de vue le fait que le taux d'abstention a été de nouveau énorme ce dimanche 28 juin : 58 %. Un taux équivalent à celui du premier tour (60 %).
Philippe soulagé ?
Fort de ce résultat, alors que la piste d'un remaniement d'ampleur ne fait presque plus l'ombre d'un doute, Edouard Philippe a de meilleures chances pour rester à Matignon.
En effet, si le Premier ministre avait été désavoué par les Havrais, cela aurait sonné comme un mauvais signal envoyé à l'égard de sa politique menée au niveau national.
«Mon objectif, c’est d’être maire du Havre», n'avait cessé de répéter le Premier ministre en campagne, après avoir confirmé qu'il privilégierait, en cas de victoire, son poste à Matignon.
Ce vote était enfin d'autant plus symbolique que depuis Alain Juppé en 1995 à Bordeaux, le mentor d'Edouard Philippe en politique, aucun chef de gouvernement en exercice n'avait été candidat à une élection municipale.
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