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Harcèlement sexuel dans le cyclisme féminin : des coureuses veulent briser l'omerta

Depuis deux ans, l'Union cycliste internationale (UCI) a été saisie à une vingtaine de reprises pour des faits de harcèlement sexuel. Depuis deux ans, l'Union cycliste internationale (UCI) a été saisie à une vingtaine de reprises pour des faits de harcèlement sexuel. [PA Images / Icon Sport]

La libération de la parole des femmes arrive dans le cyclisme. Depuis quelques mois, plusieurs coureuses, notamment françaises, alertent sur le harcèlement sexuel dont elles ont été victimes de la part de leurs patrons.

Depuis deux ans, l'Union cycliste internationale (UCI) a été saisie à une vingtaine de reprises pour de tels faits, révèle Franceinfo, qui a recueilli les témoignages de deux d'entre elles, toutes deux françaises : Marion Sicot et Chloë Turblin.

La première, ancienne coureuse de Doltcini-Van Eyck Sport, vient de porter plainte pour harcèlement sexuel contre le directeur sportif de la formation belge, Marc Bracke, a annoncé son avocat lundi à l'AFP. Début mars, elle avait avoué s'être dopée à l'EPO, dénonçant l'emprise de son manager. 

«Chaque lundi matin, je devais lui envoyer des photos de moi en sous-vêtements, devant et derrière», raconte la coureuse de 28 ans à Franceinfo. «Ensuite, il a voulu des photos encore un peu plus intimes, en string. J'ai refusé», poursuit-elle, affirmant avoir été mise à l'écart par la suite, ce qui aurait conduit à sa prise d'EPO en juin 2019. De son côté, Marc Bracke a réfuté toute intention sexuelle, expliquant avoir demandé ces photos pour «pouvoir contrôler (son) poids».

Quant à Chloë Turblin, elle a porté plainte il y a un an pour harcèlement moral et diffamation contre son ancien directeur sportif, Patrick Van Gansen, qui dirigeait l'équipe belge aujourd'hui disparue Health Mate. Management toxique, tentatives de flirt avec ses coureuses, remarques déplacées sur leur physique... Le comportement du manager belge, dénoncé par une dizaine d'autres cyclistes, a été jugé inapproprié par l'UCI, qui avait ouvert une enquête en juin 2019. Aucune sanction n'a pour le moment été prononcée. 

Bientôt une cellule d'écoute psychologique en France

Des témoignages qui s'ajoutent à ceux recueillis par Le Monde en février dernier. Le récit de Sara Youmans ressemblait en tous points à celui de Marion Sicot. La coureuse américaine a en effet raconté que le directeur sportif de Doltcini-Van Eyck Sport, Marc Bracke, lui avait demandé des photos d'elle en sous-vêtements avant de l'engager dans l'équipe, ce qu'elle avait refusé. Une autre cycliste, Maggie Coles-Lyster, a affirmé au Monde avoir été agressée sexuellement à plusieurs reprises par un masseur de la même formation au cours de massages. 

Mais les femmes victimes de ces abus sont sans doute beaucoup plus nombreuses. En 2018, la fédération néerlandaise a mené une enquête, concluant que 13 % de ses cyclistes de haut niveau avaient déjà subi au cours de leur carrière un comportement inapproprié à caractère sexuel, allant de réflexions déplacées à des attouchements.

En France, l'Association française des coureures cyclistes (AFCC) va mettre en place courant juillet une cellule d'écoute psychologique pour aider les victimes à faire face. «On veut briser complètement l'omerta, il n'y a pas de honte à avoir», affirme la présidente de l'association, Marion Clignet, à Franceinfo.

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