Le laboratoire français Sanofi affirme être très bien placé pour produire un vaccin contre le Covid-19 fiable et disponible en grandes quantités en 2021, alors que la concurrence fait rage dans le secteur.
Les scientifiques travaillent au développement de deux vaccins contre le Covid-19. L'un, développé avec le britannique GlaxoSmithKline, utilise la technologie dite de l'ADN recombinant (ADNr), déjà utilisée pour un vaccin antigrippal. «Il s’agit d’un type de vaccin permettant de produire industriellement de très grandes quantités d’antigène, les protéines injectées pour stimuler la réponse du système immunitaire contre le virus», explique le laboratoire.
Il devrait faire l'objet d'essais cliniques en septembre et être disponible au premier semestre de 2021, un peu plus tôt que ce qu'avait initialement annoncé Sanofi. Le groupe dit pouvoir produire jusqu'à un milliard de doses par an.
Sanofi collabore également avec l'entreprise de biotechnologie Translate Bio pour un vaccin basé sur la technologie de l'ARN messager (ARNm), qui amène les cellules du corps humain à fabriquer elles-mêmes les antigènes du virus. Le laboratoire prévoit de débuter une étude clinique de phase I d'ici à la fin de l'année et, en cas de données positives, d'obtenir l'approbation au deuxième semestre de l'an prochain pour une capacité de production comprise entre 90 et 360 millions de doses par an.
Une concurrence rude
Sanofi serait prêt à saluer la réussite d'un laboratoire qui offrirait un vaccin efficace et sûr, mais «il y a des fortes chances que cela n'arrive pas. Nous sommes un peu plus lents mais nous sommes plus susceptibles de réussir», a assuré son directeur général Paul Hudson lors d'un point presse en amont d'une journée dédiée aux investisseurs mardi.
«Nous sommes le seul vaccin dans la course qui offre une plateforme prouvée, qui fonctionne à grande échelle», a-t-il affirmé à propos de la technologie de l'ADN recombinant: «notre probabilité d'obtenir une efficacité (du vaccin, NDLR) de plus de 70% est probablement supérieure à celle de qui que ce soit d'autre».
D'autres laboratoires ont déjà débuté les essais cliniques, dont la biotech américaine Moderna, qui veut entrer dans sa troisième (la toute dernière) phase en juillet. Le géant britannique AstraZeneca et l'université d'Oxford disent de leur côté attendre des résultats cet automne sur l'efficacité du vaccin qu'ils développent conjointement.
Sanofi, qui avait suscité l'indignation au mois de mai en évoquant la possibilité de servir en premier les Etats-Unis, a redit vouloir rendre son potentiel vaccin disponible à tous.
«Nous faisons des vaccins en Europe et nous en faisons aux Etats-Unis, donc nous anticipons que nous aurons des vaccins disponibles au même moment sur plusieurs marchés», a assuré M. Hudson.