Le gouvernement veut prolonger l'état d'urgence sanitaire en Guyane et à Mayotte jusqu'au «30 octobre inclus» en raison de la circulation active du coronavirus, selon un amendement gouvernemental examiné mercredi à l'Assemblée.
«Les départements de Guyane et de Mayotte présentent à ce jour des situations sanitaires plus dégradées, qui pourraient nécessiter l'édiction de mesures administratives plus contraignantes après le 10 juillet», indique cet amendement au projet de loi de sortie de l'état d'urgence en France.
La Guyane connaît une explosion de cas qui a conduit au report du second tour des municipales prévu le 28 juin pour le reste du pays. Mardi, on y dénombrait 1.421 personnes testées positives (+95 cas en 24 heures), 13 patients en réanimation, 72 hospitalisations et 5 décès (+2). Le nombre de cas positifs a doublé en huit jours. La Guyane est passée au stade 3 de l'épidémie lundi et l'Agence régionale de santé a alerté sur «un afflux de patients» à venir et a demandé du personnel supplémentaire, malgré le renfort de la réserve sanitaire.
A Mayotte, les cas sont plus nombreux (2.333 cas positifs mardi, 42 hospitalisations dont 13 en réanimation, et 29 décès), mais la progression semble marquer le pas (+13 cas en 24 heures) et le second tour des municipales doit toujours avoir lieu fin juin. L'île était passée au stade 3 le 30 avril. Désormais «le pic épidémique aurait été dépassé», a expliqué la ministre des Outre-mer Annick Girardin à l'Assemblée.
L'amendement du gouvernement précise que l'état d'urgence pourrait s'achever avant fin octobre si la situation s'améliorait, par décret pris en Conseil des ministres après avis scientifique.
Les députés examinent mercredi un projet de loi organisant pour le reste de la France la sortie de l'état d'urgence sanitaire le 10 juillet, avec une période transitoire jusqu'à l'automne durant laquelle des restrictions resteront possibles. Les oppositions s'alarment d'un état d'urgence «qui ne dit pas son nom».