Le maire de Lyon Gérard Collomb a dressé jeudi un sombre tableau de la situation dans laquelle risque de se trouver sa ville à l'automne, en raison de la part plus importante qu'ailleurs de l'industrie.
"Nous sommes la première région industrielle de France. Nous allons être touchés plus que d'autres" après la disparition des mesures de soutien à l'économie, s'est inquiété M. Collomb, lors d'une conférence de presse tenue avec son nouvel allié pour les élections métropolitaines François-Noël Buffet (LR).
Les deux hommes ont une nouvelle fois justifié leur inattendu rapprochement par la nécessité d'une réponse forte face à la crise économique, impliquant notamment un "travail étroit" entre collectivités locales et secteur privé.
"Nous avons la même pensée sur le sujet qui est fondamental, celui de l'économie", a expliqué M. Collomb, en opposant son pragmatisme et celui de M. Buffet au "baratin" de ses adversaires verts, favoris du scrutin du 28 juin.
L'agglomération lyonnaise compte beaucoup de sous-traitants pour l'aéronautique et l'automobile, a relevé M. Collomb. "Ca risque de tomber. Les petites entreprises vont fermer; les plus grandes vont licencier".
Dans les transports, "on va voir les dossiers s'accumuler". "Une série d'hôtels vont fermer dans l'agglomération et il en sera de même pour les restaurants". Et dans l'évènementiel, si le leader lyonnais GL Events "a des difficultés", "on va voir s'effondrer un certain nombre de petites boîtes".
M. Buffet a dit craindre une "paupérisation" de la région lyonnaise en cas d'arrivée au pouvoir des Verts, prenant pour exemple le cas de Grenoble où le nombre d'habitants et d'emplois serait, selon lui, en baisse depuis l'arrivée des écologistes à la mairie.
Eric Piolle, maire (EELV) de Grenoble, a démenti auprès de l'AFP ces affirmations: "la zone d'emplois de Grenoble a le 3e taux de chômage le plus faible de France -- selon derniers chiffres de l'Insee 6,6%, en-dessous de Lyon qui est au dessus de 7% -- et le nombre d'habitants stagne depuis les années 1970".
Pour M. Piolle, ces critiques s'apparentent à "un discours de panique, que l'on retrouve à Lyon, Marseille ou Toulouse (où les écologistes espèrent remporter les élections, ndlr): ce discours ne porte pas sur leurs propositions mais sur leur peur d'être chassés du paysage politique".