Il pourrait représenter La France insoumise aux législatives. Le journaliste et militant Taha Bouhafs, habitué aux polémiques sur les réseaux sociaux, est largement pressenti pour être investi par LFI dans le Rhône.
Le jeune homme de 24 ans, né en Algérie mais ayant grandi en France, a récemment été condamné pour injure publique à raison de l’origine, après avoir traité la syndicaliste policière Linda Kebab d’«Arabe de service». Jugement dont il a fait appel.
Considéré par certains comme un journaliste, par d’autres comme un activiste flirtant avec l’islamogauchisme, il devrait être investi par LFI dans la 14e circonscription du Rhône, à Vénissieux, ville de la banlieue lyonnaise ayant enregistré plus de 48 % des voix en faveur de Jean-Luc Mélenchon, au premier tour de la présidentielle.
mis en cause lors d'une sortie d'Emmanuel Macron au théâtre
Très présent sur les réseaux sociaux, notamment pour diffuser des vidéos d’interventions policières, il a été interpellé à plusieurs reprises par les forces de l’ordre, dans le passé. En janvier 2020, il avait été pointé comme étant celui qui avait appelé à créer un attroupement dans un théâtre, au prétexte qu’Emmanuel Macron et sa femme s’y trouvaient pour assister à un spectacle. Il avait filmé le président puis avait diffusé les images en indiquant l’adresse du lieu, déclenchant l’arrivée de nombreux manifestants qui avaient forcé l’entrée de l’établissement. Un juge d’instruction a depuis conclu à un non-lieu le concernant.
Je suis actuellement au théâtre des bouffes du Nord (Métro La Chapelle)
3 rangées derrière le président de la république.
Des militants sont quelque part dans le coin et appelle tout le monde à rappliquer.
Quelque chose se prépare... la soirée risque d’être mouvementée. pic.twitter.com/0mfwQPwdzr— Taha Bouhafs (@T_Bouhafs) January 17, 2020
Affaire Benalla, multiples polémiques...
Taha Bouhafs s’est surtout fait connaître avec l’affaire Alexandre Benalla, puisque c’est lui qui avait capté les images de l’homme casqué, sans uniforme, en train de donner des coups de matraque à deux manifestants, à Paris le 1er mai 2018. Une scène ayant mené à la chute du chef de la sécurité de l'Elysée via une enquête de la journaliste du Monde, Ariane Chemin.
Il est un habitué aux prises de positions clivantes, entre antiracisme pour ses défenseurs et communautarisme pour les autres, ainsi qu’aux messages tendancieux sur les réseaux sociaux (fausse rumeur sur un étudiant de Tolbiac blessé par des policiers, même chose concernant la mort de deux jeunes à Grenoble, «pute blanche», «sacré Benoit (Hamon), c’est bientôt le dîner du Crif et t’as pas envie d’être privé de petits fours»). Il a aussi appelé à la «Marche contre l’islamophobie» du 10 novembre 2019, au côté du CCIF, association dissoute depuis car accusé de «propagande islamiste».
Taha Bouhafs, candidat LFI à la législative de Vénissieux. C’est comment dire... pic.twitter.com/LjpQu377qO
— Eric Naulleau (@EricNaulleau) April 23, 2022
Taha Bouhafs a par ailleurs déjà été candidat aux élections législatives, en juin 2017, à 19 ans. Déjà sous les couleurs de la France insoumise, il s’était présenté dans la 2ème circonscription de l’Isère, où il a grandi (à Echirolles, en banlieue de Grenoble). Obtenant 11,12 % des voix, il ne s’était pas qualifié pour le second tour. Cette année, la cartographie politique de Vénissieux pourrait lui être plus favorable.