Ni Agnès Buzyn, ni Anne Hidalgo. Finalement, Cédric Villani ne rejoindra personne et fera cavalier seul pour le second tour des municipales à Paris, annonce-t-il dans une interview ce lundi 1er juin, à la veille du dernier jour de négociation pour former des alliances.
Le dissident LREM déclare au Parisien maintenir sa «candidature indépendante» dans le 14e arrondissement de Paris, où il est tête de liste. Au premier tour, c'est le seul arrondissement où ses listes ont franchi la barre des 10 % nécessaires pour accéder au second tour.
Cédric Villani parle «d'une décision longuement mûrie et irrévocable», en l'absence d'un «accord d'appareil global avec l'une ou l'autre des formations politiques qui me l'ont proposé».
Peu de poids dans les négociations
A la suite des discussions avec l'entourage d'Anne Hidalgo, le mathématicien dit ne pas avoir «senti les garanties suffisantes pour pouvoir mener une action indépendante, conforme aux ambitions de mon projet». Avec Agnès Buzyn, «il y a eu un certain flottement… et le climat des dernières semaines ne me permettait pas d'engager sereinement une action au sein de cette candidature».
Avec un score global décevant (7,88 %) et donc un poids de négociation restreint, Cédric Villani laisse la possibilité aux membres de ses listes de nouer des alliances par arrondissement avec d'autres candidats. «La politique manque de confiance, pêche par verticalité, il était donc normal pour moi de respecter les sensibilités de mes têtes de liste en fonction de leurs souhaits», souligne-t-il.
Les candidats ont jusqu'à ce mardi 2 juin à 18h pour déposer leurs listes définitives, après alliance, en préfecture.
La décision du dissident LREM constitue un choix stratégique à plus longue portée. «Il continue son émancipation par rapport à Emmanuel Macron, tout en évitant la rupture qu'aurait constitué un engagement avec Anne Hidalgo», réagit un marcheur.
D'ailleurs, Cédric Villani prend bien garde à ne pas fermer la porte : «je ferai tout pour aider le Président, la nation, à réussir dans ce moment si particulier de notre histoire», déclare-t-il.
Plus largement, le scientifique est aussi surpris que tout le monde par les événements des derniers mois à Paris : «personne ne s'attendait à ce que la campagne soit aussi compliquée avec tant de cataclysmes, de polémiques, de scandales, de rebondissements. Un tel scénario de série aurait été rejeté comme invraisemblable par le producteur».