Un homme de 18 ans est mort dimanche 17 mai à Argenteuil dans un accident de moto. Des échauffourées ont éclaté dans son quartier au cours de la soirée, alors que certains accusent la police d’être responsable de sa chute.
Que s’est-il passé ?
Les faits se sont produits très tôt le dimanche matin, dans la nuit, vers 2h. Sabri, la victime, a perdu le contrôle de sa moto et a percuté un poteau électrique, dans une rue d’un quartier pavillonnaire d’Argenteuil.
Grièvement blessé, il est finalement décédé à 8h, à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris), des suites d’un traumatisme cranio-facial dû au choc contre le poteau en béton.
Une enquête pour accident mortel de la circulation a été ouverte et une autopsie doit être pratiquée.
Une voiture de police dans la rue…
Une équipe de la brigade anti-criminalité (BAC) circulait au moment de l’accident dans le quartier pavillonnaire. Une source policière a indiqué qu’elle avait «croisé» le jeune homme, sans s’arrêter. Elle a seulement fait demi-tour au moment où le «bruit fort» de l’accident s’est fait entendre.
«Les policiers n’avaient ni gyrophare, ni pare-soleil de police et ne comptaient pas le contrôler, mais peut-être que le jeune homme les a identifiés et a paniqué», explique la source. Une autre précise qu’aucun impact n’est présent sur le véhicule des forces de l’ordre, ce qu’a confirmé une expertise imposée par le parquet.
… qui ne le poursuivait pas
«Les premières constations confirment à ce stade l’absence de poursuite de la moto par les policiers», a indiqué ce lundi 18 mai le parquet.
Les agents de la BAC ont par ailleurs indiqué aux enquêteurs leur version des faits. «Ils avaient remarqué une moto type motocross se dirigeant vers eux à grande vitesse». Dans cette rue étroite, mal éclairée et alors que la moto n’avait pas de phare, le conducteur se serait alors «déporté sur le trottoir pour continuer son chemin». Un trottoir lui aussi «étroit et semé d’obstacles». La victime aurait alors percuté un poteau.
Pourquoi certains accusent la police ?
Des personnes qui disent avoir vu la scène mettent en cause la police. L’un, qui n’a voulu s’identifier que par son prénom (Abou), a affirmé que le pare-chocs de la voiture de police a été percuté par le jeune homme à moto. Ce qui contredit l’expertise du parquet. D’autres habitants, sans que l’on sache s’ils ont vu la scène, accusent également les forces de l’ordre.
L’avocat de la famille a indiqué qu’une plainte sera déposée dans les jours qui viennent. Pour les proches, le jeune garçon n’a pas perdu seul le contrôle de sa moto.