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Premier week-end déconfiné pour les Français

Un chemin dans la forêt de Rochefort, dans les Yvelines, à l'ouest de Paris, le 7 mai 2020 [FRANCK FIFE / AFP] Un chemin dans la forêt de Rochefort, dans les Yvelines, à l'ouest de Paris, le 7 mai 2020 [FRANCK FIFE / AFP]

Au vert, à la mer ou à la montagne, les Français vont pouvoir prendre un bol d'air samedi pour le premier week-end post-confinement, mais sous conditions et sous l’oeil d'autorités appelant à la prudence face au coronavirus.

Fermés pendant près de deux mois, des sites emblématiques -- Mont Saint-Michel, cathédrale de Chartres -- sont de nouveau accessibles, mais à des visiteurs de proximité, les escapades n'étant autorisées que dans la limite de 100 km, et dans le respect des gestes barrière.

Car si l'épidémie reflue, les scientifiques s'accordent à considérer qu'aucun bilan ne pourra être tiré avant au moins deux semaines sur la trajectoire de la propagation du virus et une éventuelle «deuxième vague».

En attendant, nageurs, plaisanciers, pêcheurs à pied et surfeurs peuvent retrouver le chemin des plages, de la Méditerranée à l'Atlantique et la Manche. Pas question pour autant de bronzer ou de pique-niquer: elles sont réservées à un usage «dynamique», ont prévenu les autorités, qui y ont prohibé sports et jeux collectifs.

Fin de confinement aussi dans le massif du Mont-Blanc, où le téléphérique de l'Aiguille du Midi et le train du Montenvers reprennent du service samedi, moyennant un protocole sanitaire drastique.

Privés de nature huit semaines durant, les urbains franciliens vont pouvoir renouer avec la verdure, la région Ile-de-France ayant rouvert 39 forêts publiques.

«La nature m'a vraiment manqué», affirme Lise Balmes, médecin hospitalière de 55 ans qui partira très tôt «pour voir la belle lumière du matin en forêt".

Les routes devraient enregistrer les premiers ralentissements comme en direction de l'ouest au départ de Paris, prévoient les sociétés d'autoroute.

Fréquenté chaque année par des millions de fidèles, le Sanctuaire de Lourdes (Hautes-Pyrénées) rouvrira partiellement ses portes samedi.

Surmortalité en baisse

Le bilan quotidien de l'épidémie a baissé vendredi avec 104 nouveaux décès en 24 heures, contre un pic à plus de 600 début avril, portant le total à plus de 27.500 morts depuis le 1er mars. Surtout, le nombre de patients en réanimation diminue régulièrement (-96 patients vendredi).

Autre signe confirmant la décrue de l'épidémie : l'Insee a annoncé que la surmortalité en France s'établissait à 22% entre le 1er mars et le 4 mai par rapport à la même période de 2019, mais que cet indicateur était en baisse (27% au 20 avril).

Des enseignants montrent à leurs élèves comment respecter les distances sanitaires, à l'école Saint-Exupéry de La Courneuve (Seine-Saint-Denis), le 14 mai 2020  [Martin BUREAU / AFP]
 
Des enseignants montrent à leurs élèves comment respecter les distances sanitaires, à l'école Saint-Exupéry de La Courneuve (Seine-Saint-Denis), le 14 mai 2020

Ce premier weekend de déconfinement sera aussi une veille de rentrée pour les collégiens de 6e et 5e résidant en zones «vertes», après celle des maternelles et des primaires.

Cependant, l'annonce du décès à Marseille d'un enfant de 9 ans n'est pour rassurer les parents inquiets: il s'agit du premier dans l'Hexagone à succomber à cette forme proche de la maladie de Kawasaki, décrite chez de jeunes patients ayant été en contact avec le coronavirus. A ce jour, 144 cas ont été répertoriés, selon la Direction générale de la santé.

«Du flouze, du pèze"

En visite surprise à la Salpêtrière, un des grands hôpitaux parisiens, Emmanuel Macron s'est fait interpeller vendredi par les personnels soignants. Une infirmière lui a réclamé «du flouze, du pèze, de la fraîche: on veut de l'argent!».

Applaudies chaque soir par le public et glorifiées par les politiques, blouses blanches et surblouses bleues attendent toujours la prime promise fin mars par le chef de l'Etat.

Un passant devant un mur de l'hôpital Lariboisière à Paris, où figure le message
 
Un passant devant un mur de l'hôpital Lariboisière à Paris, où figure le message "Macron sait qu'il peut compter sur les soignants. L'inverse?", le 12 mai 2020

Le décret paru vendredi attribue une «prime Covid» de 500 euros à tous les personnels hospitaliers et 1.500 pour ceux au front dans les 40 départements les plus touchés et les établissements concernés par l'épidémie.

«C'est pas 300 euros qu'il faut, c'est bien plus pour garder notre personnel», lui a lancé une infirmière des urgences. Le président a affirmé avoir «demandé au ministre un travail express» sur le sujet.

Le Premier ministre, Edouard Philippe, a érigé en «priorité nationale» le sauvetage du secteur du tourisme qui représente deux millions d'emplois et 7% d'un PIB déjà torpillé par la pire récession depuis la Seconde guerre mondiale.

Car pour l'heure, «l'économie française redémarre doucement», a estimé le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire.

Des Parisiens sur les quais de la Seine, le 15 mai 2020 [BERTRAND GUAY / AFP]
 
Des Parisiens sur les quais de la Seine, le 15 mai 2020

Inquiète dans ce contexte, l'agence financière Fitch a abaissé vendredi de «stable» à «négative» la perspective de sa notation de la France.

Bonne nouvelle en revanche: grâce aux restrictions de circulation pendant le confinement, le nombre de personnes tuées sur les routes a chuté en avril de 55,8%.

Enfin, le ministre de la Culture, Franck Riester, a assuré que la Fête de la Musique aurait bien lieu le 21 juin: «On essaie de proposer quelque chose qui ait de la gueule, qui permette aux Français de chanter, de jouer de la musique, sans prendre de risque», a-t-il dit sur RTL.

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