Le tribunal judiciaire du Havre a condamné jeudi en référé le groupe automobile français Renault à suspendre la reprise de la production à Sandouville (Seine-maritime) en raison de mesures de protection insuffisantes face au Covid-19.
L'usine, qui compte 1.848 collaborateurs, avait repris partiellement son activité le 28 avril après l'avoir arrêtée le 16 mars à cause de l'épidémie. Elle a été arrêtée jeudi après-midi jusqu'à nouvel ordre, selon la direction, qui annonce sa volonté de faire appel.
Le tribunal condamne Renault «à suspendre la reprise de la production» car cette reprise ne «permet pas d'assurer (...) la sécurité des travailleurs de l'usine face au risque lié au Covid-19», selon l'ordonnance de référé révélée par le média normand Le Poulpe, mais dont l'AFP a eu une copie.
La production est suspendue «le temps de la mise en place effective» de mesures «organiser et dispenser pour chacun (des) salariés avant qu'ils ne reprennent le travail une formation pratique et appropriée».
Le tribunal, saisi par les syndicats, condamne aussi Renault notamment à «procéder à une évaluation des risques sur le fondement de la réglementation générale», et à «sur ces bases» mettre «en œuvre des actions de prévention ainsi que des méthodes de travail et de production garantissant un meilleur niveau de protection de la santé et de la sécurité des travailleurs conformément à la réglementation générale et à celle spécifique sur les risques biologiques».
L'usine de Renault de Sandouville a produit 132.231 véhicules en 2019, essentiellement des véhicules utilitaires Renault Trafic.